C'est une affaire très peu banale : les urgences du centre hospitalier de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) ont dû fermer jeudi 7 septembre, et jusqu'à ce vendredi matin 8h, pour laisser la place à une vaste opération de désinfection après la découverte de punaises de lit. L'activité s'est reportée, en partie seulement, sur d'autres services de l'hôpital.
Les punaises ont été observées pour la première fois, visuellement, vendredi 1er septembre « dans plusieurs box des urgences, à l'accueil, dans l'UHCD, raconte le Dr Philippe Bourel, médecin urgentiste. À chaque découverte, nous avons immédiatement verrouillé les box, enclenché les procédures d'hygiène hospitalière, avec le bionettoyage par le personne de l'hôpital, très réactif, et la désinfection par une société agréée. Mais en fait, il y en avait partout. Nous avons donc pris la décision de fermer totalement le service. » La fermeture a commencé mercredi soir et l'opération de désinfection générale a débuté jeudi matin. Le service a donc rouvert ce vendredi dès 8h.
Accueil minimum
Mercredi soir donc, l'accueil des patients avait été réduit au strict minimum. « Au premier niveau, dans le hall de l'hôpital, nous avons mis en place un accueil pour trier et réorienter les patients », explique l'urgentiste. Plusieurs exceptions avaient toutefois été retenues : urgences cardiologiques et neurologiques régulées ou avérées (l'hôpital est centre de référence en coronarographie et soins neurovasculaires), urgences obstétriques et gynécologiques (prises en charge sur un site différent), urgences pédiatriques, orientées vers le service de pédiatrie, et urgences vitales. Pour ces dernières, « nous avons prévu deux box près du service de réanimation », ajoute le Dr Philippe Bourel.
Dans ce contexte exceptionnel, les patients qui se présentaient pour des soins non urgents – « ce qui est fréquent car nous sommes dans un désert médical et parce que nous avons un centre de consultations non programmées », précise le médecin – ont été vus à l'accueil, leur besoin a été évalué et nombre d'entre eux ont été réorientés vers les hôpitaux de Calais, Rang-du-Fliers ou Saint-Omer Helfaut. D'autres ont été orientés vers les services conventionnels de l'hôpital.
Adaptation des équipes
Durant la nuit de mercredi à jeudi, dix personnes avaient été accueillies : une en urgence vitale, une autre qui a dû être prise en charge dans un service conventionnel et huit enfants affectés en pédiatrie. Par ailleurs, huit autres patients ont été réorientés. « Certains ont fait un peu le forcing, mais ils étaient surtout désarmés », souligne le médecin urgentiste.
« Le propre des professionnels des urgences, c'est de s'adapter », philosophe le Dr Philippe Bourel. Ils étaient donc affectés aux deux box d'urgences vitales ou au renforcement des équipes dans les services conventionnels, par exemple en pédiatrie. Le poste médical était, lui, situé dans le local de l'Espace ressources cancers, dans le hall de l'hôpital. En espérant l'éradication complète et définitive des punaises de lits.
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