Canicule et monkeypox mais aussi urgences, maternités et autres services de gériatrie en tension : c'est au cours d'un été où la vigilance n'aura jamais été aussi nécessaire à tous les étages de l'Avenue de Ségur que le Dr François Braun a pris possession de son bureau au 7e. Nommé ministre de la Santé et de la Prévention, à la surprise générale, le 4 juillet dernier, l'urgentiste s'est jeté dans le bain en gardant la méthode qui avait été la sienne lorsqu'il conseillait Emmanuel Macron pour son programme présidentiel : recevoir à tour de rôle tous les représentants du système de santé et surtout effectuer des déplacements sur le terrain en région. Au rythme d'un par semaine tout l'été.
Hier, jeudi, il était à la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de Longwy en Meurthe-et-Moselle. La semaine précédente, il s'était rendu aux urgences adultes et pédiatriques du CHU de Nantes puis au service d'accès aux soins (SAS), un dispositif dont il a lui-même été pionnier. C'est aux urgences également, au CHU de Saint-Étienne dans la Loire, qu'il rencontrait les soignants fin juillet. Auparavant, il avait déjà visité le centre de soins non programmés de Provins en Seine-et-Marne et les urgences et la maternité de Fontainebleau après un saut à la maison universitaire de santé et de soins primaires (MUSSP) de Chenôve en Cote d'Or et au SAS de Dijon.
Agenda bien rempli
Le reste de son agenda a également été bien rempli, sans désemparer. Cette semaine, par exemple, il a enchaîné les rendez-vous avec la Pr Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France, la Dr Christelle Ratignier, présidente de l'ANSM, Yaël Thomas,président de l'Anemf, les représentants de Sud Santé sociaux et de la CFDT santé sociaux et aussi le Dr Philippe Cuq, président de l'Union des chirurgiens de France, et le Dr Philippe Vermesch, président du SML, ou encore le Pr Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants. Pour l'heure, aucune annonce concrète n'est sortie de ces entrevues. Mais François Braun « a semblé l'écoute et ouvert à la discussion, donnant ainsi l'espoir de voir les choses avancer sur les points de vigilance », a, notamment, estimé le syndicat Jeunes médecins, à la sortie de son rendez-vous, en fin de semaine dernière.
Mercredi matin au micro de RTL, le Dr Braun, interrogé sur son nouveau rôle, a répondu : « c'est passionnant d'être de l'autre côté du miroir, on voit les choses sous un autre prisme ». Quelques minutes auparavant, il avait reconnu la fermeture totale actuellement de huit services d'urgences. Beaucoup moins cependant que ce que Samu-Urgences de France, l'organisation qu'il avait présidée avant qu'il ne devienne ministre, avait documenté une semaine plus tôt.
Défendre son budget
Pour la suite, le ministre débutant ne devrait s'accorder qu'une très courte pause estivale. Il passera « simplement quelques jours en famille dans les Alpes » a fait savoir son cabinet à l'AFP. En effet, la rentrée va commencer sur les chapeaux de roues. La conférence des parties prenantes annoncée par Emmanuel Macron devrait se tenir dès septembre, tandis que se prépare le premier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) du nouveau quinquennat.
Défendre son budget - en coulisses face aux autres ministres dont chacun veut sa part du gâteau puis à l'automne devant le Parlement - sera le premier exercice purement politique de l'ancien chef du service des urgences du CH de Metz. Il s'est déjà fait asticoté lors d'une audition devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le 2 août. Mais il peut, sans aucun doute, compter sur les rapporteurs de la majorité, députés déjà rompus à la pratique du budget de la Sécu. La commission a désigné, début août, la rhumatologue orléanaise Stéphanie Rist comme rapporteure générale. Il reste que le job est totalement inédit pour lui. Et il a bien prévu de s'y préparer dès à présent, confie son entourage.
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens