Aux urgences, les grandes manœuvres face aux tensions de l’été et des Jeux olympiques

En période estivale, les tensions sur les urgences ont tendance à s’accroître. C’est encore plus le cas cette année avec les Jeux olympiques. Les autorités sanitaires doivent assurer la continuité de l’activité de l’offre de soins non programmés. À cette fin, une note d’information du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités parue dans le Bulletin officiel du 15 juillet a été adressée aux agences régionales de santé (ARS). Il s’agit d’une boîte à outils dont l’objectif est d’anticiper les tensions ; d’améliorer la gouvernance territoriale ; de travailler sur l’amont des urgences et la coordination ville-hôpital ; d’adapter le cas échéant le fonctionnement des urgences et de faire jouer la solidarité territoriale ; de revoir l’organisation interne de l’établissement, notamment au niveau de la gestion des lits et de l’aval.

Établir un diagnostic des fragilités territoriales

Comment anticiper les crispations aux urgences ? La note appelle les ARS à « identifier les structures de médecine d’urgence les plus fragiles et présentant un risque de rupture » via un diagnostic des difficultés déjà rencontrées. L’objectif est d’analyser des problèmes antérieurs causes de tensions : affluence de patients, fragilisation de l’organisation RH voire carence réelle ou fonctionnelle plus profonde.

La tutelle suggère de faire appel à un dispositif déjà opérationnel dans certaines régions, un pool territorial (voire régional) d’urgentistes volontaires pour combler les trous dans les plannings dus aux congés.

Autre option : recourir à un pool de médecins et de paramédicaux libéraux, formés à la médecine d’urgence et intervenant à la demande du Samu comme correspondants extérieurs. En interne, la tutelle note par ailleurs dans l’annexe 2, qui recense tous les leviers RH mobilisables à l’été 2024, que « la législation permet de recruter des professionnels de santé libéraux pour réaliser des vacations dans les établissements de santé ».

Se saisir du SAS

D’autres mesures s’attardent sur l’amont des urgences et la coordination ville-hôpital. Le ministère rappelle l’existence des quelque 90 services d’accès aux soins (SAS, plus ou moins opérationnels) répartis sur tout le territoire et sur le point d’être généralisé en 2024. Quand un outil marche, autant s’en saisir. À charge pour les ARS comme les établissements de santé de s’assurer que l’organisation de la permanence des soins (PDSA) sera bien effective en parallèle.

Concernant spécifiquement les soins non programmés, le ministère rappelle l’existence d’une carte nationale ad hoc qui répertorie centres et maisons de santé, cabinets libéraux et autres structures qui assurent cette prise en charge.

À la réorientation, s’appuyer sur l’infirmier d’accueil

Toujours afin de fluidifier le passage des patients aux urgences, la note indique qu’en interne, plusieurs modes opératoires de régulation et de réorientation sont possibles, notamment celui qui s’appuie sur un infirmier organisateur d'accueil. Un guide devrait prochainement détailler le cadre juridique, les modalités de mise en œuvre et proposer deux modèles nationaux de protocole médical de réorientation.

Un autre document devrait également aider les urgences à déployer des unités mobiles hospitalières paramédicalisées (UMH-P), nées de la réforme des autorisations de médecine d’urgence.

Fermer des lits de façon « adaptée »

La note rappelle que l’été est une période propice pour réduire le volume des activités programmées. L’ARS peut alors organiser, en lien avec les établissements publics et privés, une fermeture des lits saisonnière « adaptée pendant toute la période estivale, au niveau de chaque territoire ».