Les HUS mènent plusieurs programmes de coopération à travers le monde dont, en Afrique, avec des hôpitaux malgaches, camerounais et guinéens. Si l’hôpital de Labé, au centre de ce pays, ne compte que 110 lits, il doit répondre aux besoins d’un million d’habitants, présentant souvent des maladies particulièrement graves.
Des opérations à la lueur de smartphones
En 2013, quatre médecins des HUS ont recensé les besoins de cet hôpital, puis organisé des formations médicales et mené des interventions chirurgicales avec les médecins locaux. Très vite, il est apparu indispensable, au-delà des besoins purement médicaux, de moderniser l’approvisionnement en eau et les circuits électriques de l’établissement. Par manque d’électricité, il n’était pas rare que les opérations se déroulent… à la lumière des smartphones des intervenants.
C’est dans ce cadre qu’un électricien des HUS, membre de l’association humanitaire « Électriciens sans frontières » a développé avec ses collègues un programme d’amélioration de l’approvisionnement électrique, basé sur la mise en place de panneaux solaires fixés sur le bâtiment abritant le bloc opératoire. Dès lors, les médecins et le personnel technique des HUS ont travaillé ensemble au profit de Labé, de nombreux autres métiers hospitaliers se mobilisant par exemple pour préparer le container servant à transporter le matériel, une tâche apparemment simple mais en réalité fort complexe.
Comme le résume aujourd’hui le Pr Serge Rohr, chef de service de chirurgie digestive aux HUS, « cette expérience nous a permis de nous souder autour d’un travail commun : avant, nous ne connaissions absolument pas les employés des services techniques, et aujourd’hui, nous parlons d’égal à égal et il nous arrive de nous tutoyer, ce qui aurait été inconcevable auparavant ». Pour les médecins, cette aventure humaine, avec quelques semaines passées sur place, « a non seulement changé notre vision du monde, mais aussi nos rapports avec le personnel strasbourgeois ». ONG française, Électriciens sans frontières intervient dans plusieurs pays africains, notamment au niveau des écoles et des hôpitaux. Elle mène aussi des missions d’urgence dans des pays touchés par des séismes comme, récemment, à Haïti puis au Népal.
À plus long terme
Au-delà des installations techniques, les électriciens, comme les médecins, veillent à la viabilité à long terme de leurs projets. « Nous ne sommes pas là pour opérer à la place des médecins locaux, mais pour les aider à maîtriser eux-mêmes les nouvelles techniques », explique par exemple le Dr Jean-Philippe Steinmetz, tandis que les électriciens, eux, ont complété l’installation des panneaux solaires par la mise en place d’une station de recharge pour les téléphones portables. Celle-ci, moyennant un petit écot, évitera de longs trajets aux habitants du secteur ayant besoin de recharges mais, surtout, permettra ainsi de financer le renouvellement des batteries solaires, qui devront être changées tous les cinq ans. Une belle histoire, que les HUS, à l’heure des énergies renouvelables et des débats sur le développement et la solidarité, entendent bien continuer à poursuivre à travers leurs actions de coopération.
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