Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a présenté un nouveau label destiné à distinguer les maternités « qui s'engagent à mettre la bienveillance au centre de toutes leurs activités et qui acceptent la transparence ».
Cette initiative se veut aussi une réponse du collège aux accusations de violences obstétricales contre la spécialité, sur la foi de témoignages concernant des gestes médicaux inappropriés ou pratiqués sans consentement.
Le projet de label remonte à 2017. Douze critères en régissent l'attribution. Parmi eux, la transparence de la maternité sur ses pratiques (taux d'épisiotomie, taux de césarienne, taux d'extraction instrumentale, taux de déclenchement) et la comparaison avec les taux nationaux pour des établissements de même niveau ; la mise en place systématique d'un entretien prénatal précoce (EPP) ; la possibilité de vivre un accouchement démédicalisé en l'absence de facteur de risque ; ou encore la formation du personnel à la prise en charge du stress post-traumatique.
Proposer à chaque parturiente un projet de naissance fait aussi partie des priorités du Pr Israël Nisand, président du CNGOF. « Il ne s'agit pas là d'un enjeu de confort mais d'un enjeu médical », assure-t-il. « Nous ne devons pas regarder le nombre d'accouchements mais la qualité », formalise le gynécologue-obstétricien.
Questionnaire
Dix maternités sont déjà labellisées et une soixantaine sont en cours de procédure. Le sésame est à renouveler chaque année. L'évaluation de la prise en charge est en partie réalisée par les femmes elles-mêmes, à la faveur d'un questionnaire adressé trois jours puis trois mois après l'accouchement. Le recueil des informations est assuré par un site internet, Maternys. Développé par Persomed, son coût – 5 euros par patiente – est pris en charge par la maternité.
La plateforme propose également des vidéos thématiques (avec l’information médico-légale sur les gestes médicaux et chirurgicaux) et des infographies pour accompagner les mamans.
Des critères discutables
Reste que le label du CNGOF ne convainc pas tous les usagers. Le Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), qui assure n'avoir « jamais cautionné ce label ni participé à son élaboration », dénonce des critères « discutables » qui « ne garantissent en rien une amélioration des pratiques ». Pour l'association, « le label rassemble des mesures qui soit devraient être la règle et non laissées à l’appréciation des maternités (par exemple la transparence sur les pratiques), soit n’apportent pas de bénéfice majeur aux femmes, voire font courir le risque d’une dégradation ». Elle appelle les médias et les femmes à « la plus grande vigilance ».
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