En Ille-et-Vilaine, des soignants se battent en chanson pour le maintien des services dans leur hôpital

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Publié le 28/05/2024
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Les soignants, agents administratifs et techniques de l’hôpital de Redon-Carentoir (Ille-et-Vilaine) donnent de la voix dans un clip. Ils craignent une offre de soins dégradée dans le cadre du projet de reconstruction de l’établissement en cours de réflexion.

Crédit photo : Capture d’écran du clip des soignants

La Confédération française démocratique du travail (CFDT) du centre hospitalier de Redon-Carentoir a diffusé sur Facebook un clip dans lequel les soignants détournent l’hymne emblématique des Restos du cœur. Les agents se disent inquiets quant au projet de reconfiguration de leur établissement (construction d’un nouveau bâtiment couplée à la réhabilitation d’une partie de l’existant).

Aude FRAPIN

Selon Sophie Evain, secrétaire de la section CFDT interviewée par Ouest France, les salariés « ne souhaitent pas d’un projet figé mais bien de bâtiments évolutifs, car on doit se projeter à quarante ou cinquante ans ». Ils craignent que la nouvelle offre de soins ne réponde plus à la demande de la population. La syndicaliste déplore le manque de visibilité du projet en matière budgétaire. À l’agenda, il y aura une journée de mobilisation le 13 juin et une réunion très attendue du conseil de surveillance de l’hôpital le 25 juin qui bornera de façon plus précise le projet de reconstruction de l’établissement.

Quant aux paroles, elles s’adressent d’abord à la population demandeuse de soins : « Moi je file un rencard à tous ceux qui aiment leur hôpital […] À tous les isolés de la santé et leurs familles, les privés de soins du bassin de Redon, si nous pensons à nous, c’est pour vous. Demain tous dans le même bateau. »

Dans le même bateau

Et surtout elles révèlent les craintes des personnels pour l’avenir concernant ce plan de restructuration : « Je ne te promets pas le grand CHU, mais juste de quoi te recevoir, des mètres carrés et d’la chaleur dans un hosto, un hosto du cœur. Autrefois on gardait toujours un lit, une place, on ne laissait pas dans le besoin. Aujourd’hui on dit ça coûte trop cher […] Ce n’est pas tellement ma faute si des lits ferment, mais ça le deviendra si on ne fait rien […] Soignants, patients, familles dans le même bateau, à nous de nous battre ici et aujourd’hui […]. »

La chute du clip est particulièrement réussie et émouvante : « Aujourd’hui, on a tous le droit d’être soignés et entendus. Dépassé ce vieil hôpital, quand je pense au CHIR [Centre hospitalier intercommunal Redon-Carentoir], je pense nouveau. » Un moyen de mettre la pression sur l’agence régionale de santé et la direction de l'établissement pour leur projet.


Source : lequotidiendumedecin.fr