Les patients dialysés seraient-ils restés hors des radars de la campagne vaccinale contre le Covid-19 ? La Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP, secteur privé non lucratif) tire la sonnette d'alarme pour attirer l'attention sur le sort des quelque 50 000 malades dialysés.
Le Dr Agnès Caillette-Beaudoin, présidente du comité maladie rénale chronique de la FEHAP, qui regroupe une cinquantaine de structures de dialyse en France (30 % du parc), insiste sur la grande fragilité de ces patients dont la mortalité en cas de Covid-19 est de l'ordre de 15 à 20 %, « voire supérieure à celle des résidents d'EHPAD alors que leur moyenne d'âge, 71 ans, est très inférieure ».
Bien que les patients dialysés aient été identifiés dès le 18 janvier parmi le public-cible prioritaire de la campagne, leur accès au vaccin reste très compliqué. « Ces personnes sont dans l'impossibilité, pour la quasi-totalité d'entre eux, de se rendre dans des centres de vaccination où ils vont être exposés à des sur-risques sans parler des problèmes de mobilités liés à la fatigue chronique qu'ils subissent », explique la directrice de l'établissement Calydial, situé en région lyonnaise.
Relais
C'est pourquoi la responsable plaide pour la mise en place d'une « filière propre de vaccination dans les centres de dialyse ». Elle met en avant la capacité des établissements et de leurs équipes à vacciner eux-mêmes et directement leurs malades. « Nous avons des pharmacies à usage interne, la logistique et les personnels suffisants pour assurer de bonnes conditions techniques de vaccination », avance le Dr Caillette-Beaudoin.
Pour relever ce défi, elle insiste sur la nécessité pour les sites de dialyse d'être « identifiés comme relais par les établissements pivots » (qui gèrent les approvisionnements) afin de pouvoir bénéficier des livraisons de doses assurées par les agences régionales de santé (ARS). « Nous n'avons pas été repérés par les établissements publics qui ont dispensé le vaccin à leurs partenaires habituels et ont peut-être oublié de nous solliciter, explique le Dr Caillette-Beaudoin. Désormais, on veut se faire entendre. »
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