135 groupements hospitaliers de territoire (GHT), 135 plateformes numériques et (au moins) 135 infirmières en pratique avancée. C'est la proposition iconoclaste de trois personnalités du secteur pour résoudre la crise des urgences : le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Jérémie Sécher, à la tête du Syndicat des managers publics de santé (SMPS) et le Dr Pierre Simon, ancien patron de la Société française de télémédecine (SFT).
Leur idée ? Créer des plateformes territoriales d'appels calquées sur la taille de chacun des 135 GHT pour répondre, de façon rapide, aux demandes de soins non programmés. Orientation vers un cabinet médical libéral ou vers les urgences, prescription d'une ordonnance adressée à la pharmacie, téléconsultation vers les EHPAD par des gériatres hospitaliers, télé-expertise ou même télésoin par des infirmières, conseils au médecin traitant au décours d'une hospitalisation… Le rôle de ces plateformes serait varié et elles travailleraient en coopération avec les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Originalité : la gestion de ces plateformes serait assurée par des infirmières en pratique avancée (IPA) formées au conseil en santé, sollicitées pour leur capacité à apporter une réponse plus « professionnalisée » que les assistants de régulation médicale (ARM). Des généralistes en activité ou retraités pourraient y assurer des permanences. En complément, des robots (type chatbot) filtreraient les appels pour un tri initial grâce aux algorithmes de l'IA. « Nous souhaitons aller un peu plus loin que le plan de refondation de Ségur en nous projetant à cinq ou dix ans », étaye Jérémie Sécher.
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