Auditionné mercredi 10 juin au Sénat sur la gestion de la crise sanitaire, Olivier Véran a été interrogé sur le montant variable des primes aux soignants mobilisés face au Covid-19. Après les personnels et les élus locaux, plusieurs sénateurs ont déploré la disparité de traitement entre les régions.
Cette prime Covid-19, promise par Emmanuel Macron fin mars et concrétisée au cours du mois d'avril, s'élève à 1 500 euros – montant maximal – pour les personnels hospitaliers des 40 départements les plus touchés sans distinction et à 500 euros pour les autres moins exposés (sauf exceptions dans plusieurs dizaines d'établissements).
Véran : « dès qu'on met un seuil, c'est très compliqué »
Cet écart de traitement continue de jeter le trouble. « Dans mon département, des établissements n'ont pas été retenus et les soignants considèrent que cette approche est injuste. Ne serait-il pas plus simple de considérer que tous les personnels méritent une prime ? », a lancé la sénatrice (PS) du Calvados Corinne Féret.
Mais le ministre de la Santé assume ce différentiel. « Chacun a été impliqué. Mais je crois qu'une infirmière de réanimation à Mulhouse a été encore plus impliquée qu'un médecin de médecine nucléaire d'un hôpital situé hors de tout cluster », a illustré Olivier Véran pour tenter d'éteindre la polémique. « Dès qu'on met un seuil c'est toujours très compliqué », reconnaît le ministre.
Si c'était à refaire ? « Peut-être qu'on fonctionnerait différemment avec un même niveau de prime pour tout le monde », laisse entendre le neurologue. Le gouvernement, assure-t-il, a eu « à cœur de majorer la prime pour celles et ceux qui avaient vraiment été soumis à rude épreuve ».
38 nouveaux hôpitaux autorisés à verser le maximum
C'est dans ce contexte qu'est paru le 10 juin au « Journal officiel » un décret élargissant le nombre d'hôpitaux situés dans les 61 départements moins exposés face au coronavirus mais autorisés tout de même à octroyer le niveau de prime maximal de 1 500 euros.
Déjà, depuis le 15 mai et la publication du décret fixant les modalités d'accès à cette prime, 79 hôpitaux « de première ligne » avaient été autorisés à déroger aux 500 euros et à distribuer 1 500 euros à condition que cela ne concerne pas plus de 40 % de leurs effectifs. Avec ce nouveau décret, 38 nouveaux établissements répartis sur toute la France pourront bénéficier de cette dérogation (soit 117 établissements).
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