Dans la foulée du Ségur de la santé, le gouvernement avait annoncé une série de mesures en faveur de l'attractivité des carrières hospitalo-universitaires (HU). Au-delà de la revalorisation des émoluments des MCU-PH et des PU-PH, le ministère avait annoncé la création d'une nouvelle prime d’enseignement supérieur et de recherche (PESR). Publié au « Journal officiel » du 23 septembre, le décret précise que cette prime est attribuée au personnel titulaire enseignant et hospitalier participant à « l'élaboration et la transmission des connaissances médicales, pharmaceutiques et odontologiques de niveau universitaire, ainsi qu'au développement de la recherche dans ces domaines ».
Rupture du principe d'égalité
Mais à peine connue, cette gratification (PESR) est déjà jugée « très insuffisante pour l’attractivité » par l'intersyndicale Alliance hôpital (AH), qui regroupe le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics (SNAM-HP) et la Coordination médicale hospitalière (CMH).
L'intersyndicale fait valoir que cette nouvelle prime annuelle des HU s’échelonne « de 238 à 714 euros pour 2022 », avant une montée en charge sur six ans pour atteindre « environ 2 000 euros au taux maximum » en 2027. Un montant jugé beaucoup trop faible. « Par comparaison, pour les personnels mono-appartenants (enseignants-chercheurs universitaires, NDLR), la prime statutaire annuelle a été de 2 800 € en 2022 (et ce montant en 2027 sera de 6400 €) », soit plus du triple.
Cette différence de traitement « semble constituer une rupture du principe d’égalité », analyse Alliance Hôpital, qui se réserve le droit d'un recours devant le Conseil d’État contre le ministère de l'Enseignement supérieur. L’intersyndicale a du mal à comprendre « une telle différence » de traitement, d’autant que les HU sont très impliqués dans le suivi des étudiants de troisième cycle, au-delà de leurs activités d’enseignement.
Complexe
Au-delà du montant, les conditions d’attribution de la prime PESR attisent la colère. Notamment parce qu'elle repose sur un taux variable (33 %, 66 % ou 100 %) et que le dossier de demande est « complexe ». De fait, à la différence de la prime statutaire des enseignants-chercheurs, l’attribution de la prime des HU nécessite de renseigner un compte rendu d’activité d’enseignement et de recherche « avec deux pages d’items détaillés dans le "Journal officiel", ce qui le rend aussi fourni qu’un dossier de demande de promotion au CNU ! », tacle Alliance Hôpital.
Sur ces bases, l'intersyndicale demande un « traitement équitable » pour les HU et un alignement de la PESR sur celle des mono-appartenants. « Quel est ce signal adressé à nos jeunes et futurs collègues HU avec une prime si indigente et si complexe ? alertent la CMH et le SNAM-HP. Certainement pas celui de l’attractivité ! »
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