C’est un ouf de soulagement pour tous. Le Centre national de gestion (CNG) et le ministère de la Santé (DGOS) se devaient de sortir absolument de la confusion engendrée par le bug informatique qui a empêché la semaine dernière le descellement des urnes et donc la publication des résultats. Ces dernières ont pu être enfin déverrouillées ce lundi 24 juin. Lundi, en fin d’après-midi, le CNG devait encore réaliser des vérifications avant de publier les résultats définitifs.
En attendant cette confirmation, la bataille de chiffres a sans attendre commencé pour savoir qui a gagné, ou du moins qui n’a pas perdu. Chaque syndicat concurrent déroule ses propres avancées sur fond de vives tensions et de querelles historiques.
Près de 90 000 praticiens hospitaliers (tous statuts confondus) votaient pour trois instances nationales de dialogue social : le Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques (CSPM), la Commission statutaire nationale (CSN) et le Conseil de discipline (CD).
Recours ou pas recours ?
La liste INPH-CMH-Snam HP dit arriver en tête dans les trois élections. Selon ses propres calculs, elle a obtenu 7 sièges sur 15 au CSPM. Dans le détail, elle obtiendrait 3 sièges au sein du collège HU, soit un de moins qu’en 2019, 2 sièges au collège des PH et 2 sièges à celui des contractuels.
Bonne fournée également au sein des CSN ou la liste récolte, toujours d’après ses propres comptes, 49 des 84 sièges (chacune des sept disciplines détient douze sièges). Des résultats que ses concurrents contestent, ce qui ne manque pas d’étonner la Dr Rachel Bocher, faussement surprise que « personne n’ait évoqué de recours aujourd’hui lors de la publication des résultats ».
La démocratie sanitaire en a pris un coup
Dr Jean-François Cibien (APH)
Taux de participation en berne
L’alliance APH-Amuf-Syncass CFDT revendique 6 sièges au CSPM et se proclame elle aussi vainqueur du scrutin. Car selon le Dr Jean-François Cibien (APH), sa liste récolterait plus de voix que la liste INPH-CMH-Snam HP. Au sein des collèges, la liste obtiendrait 2 sièges chez les HU, 3 sièges côté PH et 1 siège pour les contractuels.
Pour autant, le syndicaliste déplore le chiffre calamiteux de taux de participation qui tournerait autour de 15 %, tous collèges confondus : « Au final, personne n’a gagné, la démocratie sanitaire en a pris un coup. Certaines personnes qui sont à l’hôpital public depuis trente ans n’ont pas été en capacité de voter », à cause des multiples bugs. Pour autant, la liste ne devrait pas présenter de recours.
Jeunes médecins serait la troisième force émergente de ce scrutin. Contrairement à 2019 où le syndicat était allié avec APH, elle fait cette année cavalier seul. Elle n’a pas présenté de candidats au collège HU et n’a pas d’élu au collège PH, ce qui n’empêche pas le syndicat de se dire représentatif dans ce collège en nombre de voix (800 voix sur un total de 7 300 votants). Par contre, et le Dr Emanuel Loeb s’en félicite, Jeunes médecins a obtenu 2 sièges au collège des contractuels. « Les objectifs sont plus qu’atteints en termes de résultats, précise le président du syndicat. Nous sommes la première organisation chez les contractuels. Dans le collège des PH, nous avons maintenu notre représentativité ».
Jeunes médecins a prévu de se réunir en assemblée générale sous les cinq jours après la proclamation officielle des résultats pour déterminer d’un possible recours ou pas.
Faible participation des contractuels
Le Snam-FO a également publié ses résultats. A priori, le syndicat aurait fait chou blanc au CSPM, mais aurait récolté quatre sièges (dont deux chez les chirurgiens) au sein de la CSN. Les résultats du conseil de discipline se faisaient encore attendre lundi en fin de journée.
« Avec ces 505 voix [au CSPM, NDLR], nous allons quand même changer de braquet et augmenter la taille de notre syndicat », se félicite le Dr Cyrille Venet.
Enfin, l’Ufmict-CGT qui ne récolterait pas de sièges, n’en a pas moins critiqué l’« averse de dysfonctionnements » qui s’est abattue sur ces élections. Le syndicat met en cause le prestataire SLIB et égrène la liste des problèmes occasionnés dans le processus de vote qui ont empêché des praticiens de voter, en particulier les Padhue. Le syndicat pointe la participation très faible au sein du collège des contractuels (3,74 % selon ses chiffres) et surtout l’impossibilité de procéder au dépouillement le 11 juin. Elle n’évoque pas pour l’instant de recours.
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