Les hôpitaux publics sont-ils prêts à affronter une deuxième vague de Covid-19 ? Pour sa conférence de presse de rentrée, la Fédération hospitalière de France (FHF) a tenu à exprimer certains points de vigilance quant à la reprise épidémique qui se dessine un peu partout en France.
Prévention, coordination, dépistage, surveillance des stocks de protections… Son président Frédéric Valletoux appelle à « tirer les enseignements du printemps ». « On sera coupables si on n'anticipe pas », prévient le maire de Fontainebleau. Le patron de la FHF liste ainsi « six impératifs à mettre en œuvre à très court terme » pour tenir son engagement : « plus jamais ça ! ».
L'une des principales préoccupations des établissements réside aujourd'hui dans la stratégie de dépistage et notamment le délai de retour des résultats de tests PCR. « Nous avons un accès très limité aux tests rapides en 2 heures, il faut résoudre cette problématique en urgence qui nous permet de fluidifier l'accueil des patients », alerte sur le terrain le Dr Jean-Marie Woehl, président de la commission médicale d'établissement des hôpitaux civils de Colmar (Haut-Rhin).
« Il faut une clarification du cadre national et du pilotage par les ARS de la politique de tests », abonde Frédéric Valletoux. Selon lui, l'État doit pouvoir établir un public prioritaire et les agences régionales de santé (ARS) affirmer avec « beaucoup plus de force » leur rôle de « régulation sur le terrain ».
Anticipation
Autre source d'inquiétude : les personnels. « Il ne faut pas se leurrer, à ce jour, le système de santé est le même qu'au printemps, il n'y a pas plus de personnels dans les services qu'il n'y en avait il y a quelques mois avant la première vague », prévient le président de la FHF. Et ce dernier se veut clair, il n'est pas question de remettre les hôpitaux à l'arrêt. « Nous avons une interrogation sur notre capacité à assumer deux flux de patients en parallèle avec les effectifs que nous avons », s'inquiète le Dr Jean-Marie Woehl. D'autant qu'il constate déjà une hausse de 14 % de l'activité des urgences de Colmar par rapport à la même période en 2019.
En plus d'appeler de ses vœux la mise en place d'une « politique claire de prévention » et une « vigilance maximale » sur la gestion des stocks de protection individuelle, la FHF fait état du « besoin de coordination » exprimé par les professionnels de santé, au sein des établissements publics comme privés. Ce rôle « ne revient pas aux professionnels eux-mêmes », soutient Frédéric Valletoux. Il est dévolu aux ARS. « C'est aux ARS d'anticiper ce qu'elles n'ont pas eu le temps d'anticiper en février et de clarifier le rôle de chacun », a déclaré l'édile.
Gouvernance toujours, la FHF veut « repenser la pertinence du dispositif national de crise ». Plutôt que de reproduire « les nombreux cafouillages du printemps » liés à la « multiplication des cellules de crise », Frédéric Valletoux appelle le gouvernement à une « clarification du "qui fait quoi" en anticipation de la deuxième vague ».
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