NI LA MINISTRE de la Santé, ni le directeur général de l’offre de soins, n’a fait le déplacement pour les rencontres ajacciennes. Un problème d’agenda, s’est excusé en leur nom Raymond Le Moign, sous directeur des ressources humaines à la DGOS. Exception faite de Marie-Arlette Carlotti, venue visiter des structures pour personnes handicapées à Bastia, aucun ministre n’a officiellement posé le pied en Corse depuis le 6 mai. « Si Marisol Touraine était venue, on lui aurait réservé un comité d’accueil, grince une cadre soignante de l’hôpital d’Ajaccio, sous administration provisoire. Nos comptes sont dans le rouge, le personnel est épuisé. Son pacte de confiance, nous n’y croyons pas ».
Dans l’enceinte du palais des congrès, les discours sont plus mesurés. Il s’agit de laisser sa chance à la concertation nationale qui s’ouvre. Deux intersyndicats de praticiens hospitaliers (CMH et SNAM-HP) ont réuni leurs troupes (médecins, pharmaciens, PH, PU-PH...) pour faire le point sur l’actualité du secteur.
Le président du SNAM-HP, le Pr Roland Rymer, salue le lancement de la mission Couty. Les griefs ? Le « flou » entretenu autour de la représentativité des syndicats de PH, la non-application de l’accord-cadre signé en janvier avec Xavier Bertrand, la non-parution du décret sur les CME... Autant de sujets qui mettent les nerfs des hospitaliers à rude épreuve. « Il ne faudrait pas que le pacte de confiance se transforme en pacte de défiance » reprend le Pr Rymer. « On fait confiance à la ministre, mais si le but est de noyer le poisson, on claquera la porte avant la fin de la mission Couty », complète le Pr Philippe Arnaud, président du SNPHPU.
Le Dr Norbert Skurnik, qui a succédé à François Aubart à la tête de la CMH, dénonce une « crise institutionnelle gravissime ». Le psychiatre réclame la fin du volet gouvernance de la loi HPST, et la mise en œuvre de toute piste (valences, part variable...) à même de remotiver les PH dont le statut offre « une carrière linéaire, sans carotte ». La CMH participera aux travaux de la mission Couty, avec, en tête, « la crainte que le gouvernement actuel fasse tout pour gagner du temps ». La visite de Marisol Touraine aux urgences de Patrick Pelloux, cet été, a été perçue comme un mauvais signal par les intersyndicales historiques. « On nous balance dans les pattes l’AMUF et la CGT qui n’ont obtenu qu’un élu sur 84 », peste le Dr Skurnik.
Le représentant de la DGOS s’est borné à rappeler l’agenda fixé par la ministre : « La phase de négociation ne s’ouvrira qu’en janvier », après la concertation Couty. Sur la question sensible de la représentativité syndicale, Raymond Le Moign a botté en touche : « C’est en traitant les questions que vous posez que l’on peut dépasser les blocages », a-t-il éludé.
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