CE N’EST sans doute pas sans arrière-pensée que le SNPHAR (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs, adhérent à l’INPH et farouchement opposé à toute rémunération à la performance) a lancé à l’automne dernier une enquête en ligne sur le statut des médecins hospitaliers et ses évolutions prévues dans la loi Bachelot. Il n’empêche, avec toutes les réserves que suppose ce mode de sondage – un peu plus de 3 400 personnes se sont connectées pour répondre à cette enquête ; le syndicat a retenu 3 200 réponses valides (1) –, l’attachement des personnes interrogées à leur statut y est patent.
Plus de huit PH sur dix (84 %) le manifestent, ce qui ne les empêche pas de se montrer critiques sur certains de ses aspects. Ainsi, 79 % estiment que le statut doit « être clarifié par la réécriture de certains articles » et un petit cinquième des répondants (19 %) juge que ce même statut fait « obstacle à la valorisation de l’exercice du médecin hospitalier » (55 % pensent à l’inverse que ce n’est pas le cas). Quant à savoir si être PH peut constituer un « obstacle à l’épanouissement des qualités individuelles », ils sont 17 % à répondre que « oui » – 61 % à rétorquer que « non ».
Se considèrent-ils comme suffisamment payés ? Pour 46 %, c’est « oui », 32 % disent que « non » – et presque un quart (22 %) ne sait pas ! Quand se pose la question d’une éventuelle part salariale variable, ils sont 42 % à ne pas en vouloir, 32 % « prêts à l’accepter » (21 % sans opinion). Une part variable est-elle de nature à améliorer la qualité de la prise en charge des patients ? « Non », répondent en masse 74 % des PH consultés – 12 % pensent que « oui ».
Si part variable il devait y avoir, elle devrait d’abord être liée à la pénibilité du travail, répondent la moitié des médecins interrogés qui ne voient pas d’un très bon il l’idée de voir cohabiter dans une même équipe des médecins recrutés sur objectifs et d’autres non, avec des rémunérations par trop différenciées. Ceci conduira immanquablement à des « conflits », prédisent 2 559 PH sur 3 400 tandis que 191 seulement croient au contraire que cette situation ppourrait créer « une émulation des membres de l’équipe médicale ».
1) Ces 3 200 réponses émanaient d’abord d’anesthésistes-réanimateurs (53 %), mais aussi des spécialités médicales (24 %), d’urgentistes (6,5 %), de chirurgiens (7,5 %)…
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