L’Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (ISNCCA) refuse que les jeunes médecins deviennent systématiquement « la variable d'ajustement » des carences hospitalières en subissant des gardes à répétition au sein des services d'urgences. L'ISNCCA a carrément déposé un préavis de grève à compter de lundi prochain pour alerter sur ce sujet.
« Dans de nombreux CHU, les jeunes praticiens (chefs de clinique-assistants, assistants, jeunes PH) sont désignés d’office pour réaliser les gardes au sein des services d’urgences alors même que ceux-ci contribuent déjà grandement à l’activité et la permanence des soins dans leurs propres services », peste le syndicat des chefs de clinique. Pour son président, le Dr Emanuel Loeb, joint ce mercredi, cette situation bancale « se pérennise » et exacerbe le ras-le-bol des jeunes.
Des non-spécialistes peu aguerris
Outre les très lourdes contraintes horaires imposées aux « juniors », qui désorganisent leurs services d’origine, le recours à ces non-spécialistes de la médecine d’urgence peut se révéler problématique, voire dangereux. « La spécialité de médecine d’urgence étant une spécialité à part entière avec ses spécificités, est-il acceptable d’affecter à de telles tâches des praticiens non aguerris à ce type de prise en charge ? », alerte le Dr Emanuel Loeb.
L'ISNCCA précise que son initiative ne vise ni les jeunes urgentistes (désormais formés par un nouveau DES) ni la Société française de médecin d'urgence. Mais il réclame un modus vivendi respectant les organisations de travail des jeunes praticiens non urgentistes et urgentistes, « permettant une prise en charge spécialisée pour les patients se présentant dans les services d’urgences ».
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