« La permanence des soins doit être reconnue comme une pénibilité » dans le cadre de la réforme des retraites, exhortait fin janvier la Dr Anne Geffroy-Wernet, présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (Snphare). Deux semaines plus tard, le syndicat, qui a « lu attentivement » le projet de loi, confirme que les PH sont « bel et bien oubliés par la réforme ». Il a donc appelé les médecins hospitaliers à se joindre aux mobilisations de ce mardi et de samedi prochain.
Pour le Snphare, cette réforme était pourtant l’occasion où jamais pour intégrer les praticiens dans les catégories « active » ou « super active », à l’image « d’autres métiers source de pénibilité ». La permanence des soins, mais aussi le travail posté, le port de charges lourdes ou l’exposition aux radiations, participent à accentuer la pénibilité au travail des PH, estime le syndicat. Ces facteurs de pénibilité doivent donc être reconnus pour « permettre le gain de trimestres supplémentaires ou une possibilité de départ précoce à la retraite ».
Prévenir l'usure professionnelle
Le syndicat milite, par exemple, pour un compte pénibilité « sur mesure » pour les médecins dont « les conditions d’exercice de la permanence des soins (24 heures d’affilée, plusieurs fois par semaine, tout le long d’une carrière) ne sont comparables à aucun autre métier ». D’autant plus « beaucoup vont déjà devoir travailler jusqu'à 67 ans, bien au-delà de l'âge légal de 64 ans proposé dans la réforme », rappelle la Dr Geffroy-Wernet.
Alors que le gouvernement préfère parler « d'usure professionnelle » , le syndicat estime qu’il serait de temps de « prévenir cette usure ». Car celle-ci perturbe « l’équilibre vie personnelle – vie professionnelle » des PH et est « source de pathologies chroniques sévères et réduit – très probablement – l’espérance de vie ».
Aménagement des fins de carrière
Concrètement, la prévention de l’usure professionnelle devrait dispenser les PH de la permanence des soins au-delà de 55 ans et dans certaines situations (maladie, grossesse), estime le Snphare. Celui-ci réclame également un aménagement des fins de carrières : passerelles vers des activités cliniques différentes ou des missions d’appui, retraite progressive, cumul emploi-retraite avec rémunération attractive, etc.
Enfin, à la suite de la suppression des trois premiers échelons de la grille des PH, les praticiens nommés avant octobre 2020 « n’arriveront jamais à la fin de leur carrière en termes d’échelons », déplore la présidente du Snphare. Quant aux praticiens qui ont eu des années de « PH provisoires » non comptabilisées dans l’ancienneté, leur future pension sera également touchée, ajoute le syndicat qui exige aussi « la prise en compte de 100 % de nos revenus pour l’assiette de cotisation, ce qui n’est le cas pour les emplois hospitalo-universitaires ».
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