L'application de la réforme du 3e cycle des études médicales n'en finit pas d'entraîner des crispations chez les internes. Après les internes de psychiatrie qui ont refusé la semaine dernière de procéder à leur prochain choix de poste, c'est au tour des internes en radiologie de faire part de leurs inquiétudes concernant une nouvelle option de radiologie interventionnelle (RI).
D'une durée de six ans, cette option prévoit une formation dans des salles d'intervention ou des blocs opératoires dotés d'équipements lourds. Elle devait initialement s'aligner sur les nouveaux DES chirurgicaux et compter ainsi deux ans de consolidation en fin de formation.
Mais la dernière version des textes communiqués aux représentants des internes prévoit que la phase de consolidation ne soit pas allongée pour les spécialités médicales qui bénéficieraient d'une option. « Cela entraînerait pour les internes s'orientant vers la radiologie interventionnelle avancée à un DES de 6 ans mais avec une phase d'approfondissement de quatre ans (incluant l'option) contrastant avec une courte phase de consolidation d'un an », regrette l'Intersyndicat national des internes (ISNI).
La nécessité d'une mise en autonomie
Le syndicat demande que les futurs internes du DES de radiologie et imagerie médicale engagés dans l'option de radiologie interventionnelle disposent bien d'une phase de consolidation de deux ans pour être alignés sur leurs homologues des spécialités chirurgicales.
Selon un arrêté d'avril dernier relatif aux connaissances, aux compétences et aux maquettes, l'étudiant inscrit dans une spécialité chirurgicale ou dans une spécialité ayant une composante interventionnelle doit connaître « les règles de fonctionnement d'un bloc opératoire ou d'une salle d'intervention, la gestuelle chirurgicale ou interventionnelle de base… » Il doit être capable « d'analyser un bilan pré-opératoire, de poser l'indication d'un acte chirurgical ou interventionnel simple, de réaliser certains actes simples, y compris les principales incisions et leur fermeture [...], d'effectuer certains temps opératoires des interventions qui doivent être maîtrisées à l'issue de la phase d'approfondissement ».
« L'enjeu de cette demande est pédagogique, explique Abdellah Hedjoudje, vice-président de l'ISNI en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche. La phase de consolidation permet à l'interne d'acquérir son autonomie, elle est plus propice à l'apprentissage pratique. »
La durée de cette dernière phase est aussi importante pour répondre à la réglementation européenne qui prévoit notamment trois ans d'apprentissage en autonomie pour pouvoir exercer la neuroradiologie interventionnelle. La raccourcir d'un an équivaudrait à allonger d'un an la durée du post-internat nécessaire avant le début d'exercice.
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