Introduite il y a cinq ans, la rémunération pour objectifs de santé publique (ROSP) fait partie prenante du revenu des médecins libéraux. Mais pour le Syndicat de la médecine générale (SMG), classé à gauche, ce paiement « à la performance » reste « une injure » pour la profession. Contrairement aux autres syndicats qui ont multiplié les rappels aux médecins libéraux en janvier pour les inviter à déclarer leurs indicateurs à l'assurance-maladie, afin de prétendre notamment au forfait structure, le SMG les invite à boycotter durablement ce système.
« Non, les médecins ne doivent pas, sous couvert de ROSP ou de forfait structure, servir la santé économique des nantis, relève le SMG. Qui doit-on soigner ? Ces primes à la performance servent les intérêts des employeurs, des industriels de l'informatique et des assurances privées alors que la CNAM y voit des objectifs de santé publique ! Quelle honte et quel mensonge ! »
Vers le tout informatique
Malgré les modifications apportées à la ROSP dans la dernière convention (nouveaux indicateurs de pratique clinique et forfait structure en remplacement des indicateurs d'organisation du cabinet), le syndicat ne décolère pas. « Ces indicateurs sont tout sauf des indicateurs de santé publique. Ils ont été décidés autoritairement et choisis au détriment des patients. C'est totalement antidéontologique », affirme au « Quotidien » le Dr Martine Lalande, vice-présidente du SMG.
Le forfait structure serait « pervers », mélangeant des critères acceptables comme l'encadrement d'étudiants à des items ne le sont pas, aux yeux du SMG. « En quoi le fait d'avoir un logiciel certifié, compatible avec le dossier médical partagé, améliore la santé de nos concitoyens ? », indique le syndicat. « On va vers le tout informatique, cela veut dire que la Sécu va tout contrôler », ajoute le Dr Lalande.
Fidèle à sa ligne de conduite, le SMG voit dans la ROSP un « piège » qui enferme la médecine libérale dans une logique comptable et de contrôle.
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