Le salaire de 5,7 millions d'agents publics va être revalorisé de 3,5 % dès le 1er juillet, a annoncé ce mardi le ministère de la Fonction publique qui se félicite de « la plus forte hausse en pourcentage depuis 37 ans ». À ces 3,5 %, dont le coût total (7,5 milliards d'euros) sera réparti entre l'État et les collectivités, il faut, selon le ministère, ajouter l'augmentation moyenne de 1,5 % constatée chaque année sur les traitements des fonctionnaires et contractuels. Le gouvernement promet donc que « plus aucun agent » ne sera rémunéré au niveau du Smic, alors que la reprise de l'inflation, qui a atteint 5,2 % sur un an en mai, a précipité près de 700 000 agents dans cette situation. Concrètement, cette revalorisation se verra sur la fiche de paie des agents publics au mois de juillet ou au mois d'août avec effet rétroactif pour le mois de juillet.
? Face au niveau d’inflation sans précédent, nous avons pris une mesure exceptionnelle : l’augmentation générale du point d’indice de la #FonctionPublique de 3,5%.
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) June 28, 2022
C'est la plus forte augmentation depuis 37 ans ! pic.twitter.com/4ihuzzoqM1
Le premier dégel du point d'indice depuis février 2017 était « une nécessité absolue, dans un contexte d'inflation qui pèse lourdement sur la population comme sur l’ensemble des professionnels de la fonction publique hospitalière », a réagi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et nouveau député LREM. C’était aussi « la plus forte depuis les années 1980 », confirme la fédération qui ajoute qu’elle représente 1,7 milliard d’euros en année pleine pour la fonction publique hospitalière.
Dans un contexte budgétaire « toujours difficile », cette mesure doit s’accompagner d’une « compensation intégrale » dans le budget des hôpitaux et établissements sociaux et médico-sociaux publics, prévient cependant la FHF. Celle-ci demande un abondement de l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (Ondam) 2022 et de la branche autonomie pour « compenser la hausse du point d’indice et plus largement l’inflation ».
Maintenant, le chantier des gardes
La conférence salariale de la fonction publique a également débouché sur des mesures additionnelles : reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa), revalorisation du début de carrière des catégories B, forfait mobilité durable, etc. Celles-ci traduisent « la nécessité de poursuivre les travaux sur les rémunérations », analyse la FHF qui exige, que « les sujétions propres à l’hôpital public (gardes et astreintes notamment) » soient revalorisées au plus vite.
D’autres organisations sont plus critiques, à l’image de la CGT des agents de l'État. Elle juge que cette revalorisation « ne permet pas de stabiliser le pouvoir d'achat de millions d'agents » publics. « Pour nous, le minimum est (une augmentation) de 10 % avec rétroactivité au 1er janvier 2022 et indexation à l'inflation », fait valoir Céline Verzeletti, co-secrétaire générale de l'UFSE-CGT.
12 % de perte de pouvoir d'achat en 10 ans
Les mesures annoncées restent aussi « très largement insuffisantes », pour FO Santé. Elle demande « l’indispensable rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis plus de 10 ans, soit 25 % ! » qui s'ajoutent « au tassement des grilles de traitement des catégories C, B et A ». FO évoque « le retard chronique » de parution du texte sur les ratios d’avancement promus-promouvables qui « pénalise lourdement les agents hospitaliers ». Enfin, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) estime que les fonctionnaires vont « encore perdre 2 % de pouvoir d'achat en 2022 » en raison de l’inflation.
Correctif : les fonctionnaires vont encore perdre 2 % de pouvoir d'achat en 2022 (inflation à 5,5%)
— SNPI syndicat infirmier (@infirmierSNPI) June 28, 2022
Depuis le gel du point d'indice en 2010, ils ont perdu 12% de pouvoir d'achat : ce n'est pas comme si l'on manquait d'#infirmières ou d'#enseignantshttps://t.co/eeksQ2qyBb
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