Malgré le coup d’arrêt porté par l’épidémie aux voyages, le Sars-Cov-2 n’aura pas eu raison des recommandations sanitaires aux voyageurs. Comme chaque année à la même époque, le HCSP vient en effet de publier dans le BEH ses nouvelles préconisations. « Le Covid-19 ayant émergé après la rédaction de ces recommandations, vous ne trouverez pas de chapitre sur la pandémie, préviennent en préambule les auteurs. La diffusion du virus ayant été planétaire en quelques semaines, nous n’avons même pas eu le temps d’ajouter une ligne sur la nouvelle pandémie ».
Sur 68 pages, la nouvelle feuille de route détaille les mesures à prendre avant le départ et les précautions à respecter pendant le voyage.
Concernant les vaccinations, le HCSP rappelle qu’ « un grand nombre de maladies liées aux voyages peuvent être prévenues par une vaccination ». En dehors des vaccinations spécifiques, les experts soulignent l’importance de la mise à jour des vaccinations recommandées en France dans le calendrier vaccinal notamment pour les classiques DTCP (diphtérie, tétanos, coqueluche, polio) mais aussi la rougeole. Dans le contexte actuel de résurgence de la rougeole dans un très grand nombre de pays dans le monde, « la consultation des voyageurs est une opportunité pour vérifier le statut vaccinal du consultant et de le mettre à jour si besoin ».
Sur la forme, une carte épidémiologique de la rage a été ajoutée « afin d’éclairer la recommandation de vaccination préventive pour les pays à "haut risque" ».
Palu : mise en garde contre l'Artemisia
Pour le paludisme, le BEH précise que la situation s'améliore dans certaines zones avec une baisse de l’incidence de -22 % en Afrique et -70 % en Asie du Sud Est. En revanche, la maladie a progressé dans d'autres régions de telle sorte que l'objectif de l'OMS ne sera pas atteint. Les données sur l’évolution des chimiorésistances aux antipaludiques en 2019 n’évoluent pas par rapport aux années antérieures.
Côté chimioprophylaxie, elle n'est pas systématique et se place toujours en association avec la prévention des piqûres de moustique. « La PPAV (protection personnelle anti-vectorielle) reste la base de la prévention du paludisme ».
Schématiquement, l’association atovaquone-proguanil et la doxycycline sont les traitements recommandés en première intention dans les zones à Plasmodium falciparum. En revanche par rapport à 2019, « conformément aux recommandations de l’OMS, pour certains pays où Plasmodium vivax est très présent, il peut être justifié dans des conditions de forte exposition, en dehors de l’utilisation de la chloroquine, de prescrire d’autres antipaludiques ».
Les auteurs du BEH insistent sur le danger de s'automédiquer avec l'Artemisia. « L’utilisation de la plante entière Artemisia annua sous la forme de tisanes ou de gélules dans la prévention ou le traitement du paludisme n’est pas autorisée », souligne le document et expose les personnes qui en prennent à une « perte de chance ». Le cas échéant, « il est recommandé aux praticiens de signaler les effets indésirables observés et les cas de paludisme survenant sous l’usage détourné de l’Artemisia dont ils ont connaissance au cours de leur exercice ».
Enfin, cette édition regroupe pour la première fois les recommandations pour les femmes enceintes ou allaitantes dans un encadré dédié, « de manière à répondre aux demandes en nette croissance de cette population ».
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