Est-ce le début de la fin pour les vaccins anti-Covid-19 à vecteur viral ? Dans un avis daté du 9 juillet, la Haute autorité de santé (HAS), recommande en tout cas de « privilégier l’utilisation des vaccins à ARNm (Pfizer ou Moderna) » face au variant Delta et à la menace d’une quatrième vague.
Dans un contexte marqué par l’augmentation de la circulation du variant Delta et par les prémices d’une recrudescence épidémique, la HAS a été saisie pour préciser « sa position à l’égard des vaccins et des schémas vaccinaux à privilégier pour protéger au mieux la population », indique l’autorité sanitaire. Pour ce faire, elle a examiné les dernières données de la littérature sur les performances des différents vaccins et schémas d’administration vis-à-vis de ce clone.
Démarrer la vaccination avec un vaccin à ARN
Résultat : la HAS recommande en premier lieu de « privilégier l’utilisation de vaccins à ARNm [de Pfizer/BioNTech et de Moderna] pour les personnes qui démarrent la vaccination ». Et ce en respectant l’intervalle inter-dose de 3 à 4 semaines préconisé par les fabricants.
De fait, les vaccins à ARNm semblent plus efficaces contre le variant Delta que les vaccins à vecteur viraux. D’après des données britanniques, si les vaccins de Pfizer/BioNTech et d’AstraZeneca restent tous deux efficaces à plus de 90 % contre les formes graves de Covid-19, Comirnaty semblent en effet plus efficace que Vaxzevria contre les formes peu symptomatiques et la transmission du variant. « Quant au vaccin Janssen, si les données actuellement disponibles sont très encourageantes, elles sont à ce stade insuffisantes pour conclure formellement à la conservation de l’efficacité du vaccin sur le variant delta », précise l’autorité sanitaire.
De plus, les schémas vaccinaux associés à Comirnaty et Spikevax (vaccin de Moderna) présentent un espacement inter-dose bien plus court que celui de Vaxzevria, permettant aux vaccinés d’être protégés plus rapidement. Un argument de poids sachant que plusieurs études confirment une réduction importante de l’efficacité de la première dose de tous les vaccins face au variant Deta.
Proposer un schéma hétérologue aux primo-vaccinés par Vaxzevria
La HAS propose aussi de « privilégier pour la deuxième dose l’utilisation d’un vaccin à ARNm pour les personnes de plus de 55 ans qui ont reçu une première dose de vaccin Vaxzevria ». Et ce un mois après la primo-injection. Autrement dit, pour les personnes ayant reçu une première dose du vaccin d’AstraZeneca, la HAS préconise de suivre un schéma hétérologue avec une injection de Comirnaty ou de Spikevax 4 semaines après l’administration de Vaxzevria.
Et ce, compte tenu de « la meilleure réponse immune obtenue par un schéma de vaccination hétérologue Vaxzevria/ARNm par rapport à un schéma homologue Vaxzevria, avec des éléments rassurants sur la tolérance », souligne l’instance. Par ailleurs, cette stratégie d'administration permettrait de protéger plus rapidement les personnes vaccinées en diminuant le délai inter-dose de 8 semaines.
Cependant, « la poursuite du schéma vaccinal avec le vaccin Vaxzevria® est envisageable chez les personnes âgées de plus de 55 ans qui le souhaitent compte tenu des résultats d’efficacité en vie réelle obtenus après deux doses de ce vaccin sur la prévention des formes sévères de Covid-19 », rassure-t-elle. Néanmoins, cette décision doit être « partagée » et reposer sur l’information des personnes quant aux diverses options possibles.
À noter enfin qu’à ce stade, un schéma hétérologue ne peut pas être envisagé avec le vaccin de Janssen. Et ce faute d’études à ce sujet. « L’utilisation du vaccin Janssen selon une stratégie hétérologue, avec un vaccin à ARNm n'ayant pas été étudiée, et la nécessité d’une seconde dose de ce vaccin faisant actuellement l’objet de l’étude clinique ENSEMBLE-2, la HAS ne peut se prononcer pour le moment sur la pertinence de recourir à ces schémas vaccinaux avec le vaccin Janssen », détaille l’autorité sanitaire.
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