La Haute Autorité de santé (HAS) a publié le 28 janvier les résultats d’une étude sur les erreurs associées aux produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux, produits sanguins labiles) déclarées dans la base de retour nationale des « événements indésirables graves associés aux soins » (EIGS). Au total, 256 déclarations ont été analysées à partir des EIGS reçus entre mars 2017 et décembre 2019. Parmi les erreurs les plus courantes, 41 % sont liées à la posologie (surdosage le plus souvent), 31 % aux médicaments proprement dits (confusion entre deux produits, non prise en compte des interactions…) et 14 % aux patients (problème d’identitovigilance).
Depuis le lancement du dispositif en 2017, ces déclarations d’erreurs liées à des produits de santé, transmises aux agences régionales de santé puis analysées par la HAS, sont en nette progression : « de 112 déclarations reçues de mars 2017 à décembre 2018, la HAS a été destinataire de 224 déclarations pour la seule année 2019 », note la Haute Autorité, selon laquelle cette progression démontre une « implication renforcée des professionnels de santé et une meilleure connaissance du dispositif EIGS et de ses finalités ». Ces remontées d’informations proviennent en grande majorité du milieu hospitalier.
→ Même si le rapport de la HAS note qu'en ville, le nombre de déclarations augmente, elles restent cependant très peu nombreuses (3 % de l’ensemble des déclarations). Or, d’après le Collège de médecine générale (CMG), « 1,3 % des patients consultant en médecine générale sont victimes d’une erreur médicamenteuse (soit plus d’un patient par semaine pour un médecin généraliste) ».
Pour davantage sensibiliser les praticiens libéraux à ce sujet, en 2019, l’Agence nationale du médicament (ANSM) et le CMG avaient mis en place un plan d’action, en particulier de communication (Le Généraliste n° 2856, 11 janvier 2019). Cette initiative devrait à l’avenir en appeler d’autres, comme le suggère la HAS, qui souhaite améliorer la remontée d’informations, grâce entre autres à une plus grande sensibilisation des soignants.
→ La grande majorité (81 %) des déclarations d’erreurs liées aux traitements proviennent d’établissements de santé. Ces derniers sont forcément plus exposés à la survenue de tels événements, délivrant de nombreux soins via différents acteurs et modalités, chez des patients vulnérables. Ce secteur a aussi davantage l’habitude de ce type de déclarations, plus faciles à effectuer grâce à un travail collectif, comparé à l’exercice solitaire (ou quasi) de beaucoup de généralistes. Dans le secteur hospitalier, les services les plus concernés sont par ordre décroissant : la médecine, la chirurgie, les soins de suite et de réadaptation, et les urgences. Enfin, 16 % des déclarations proviennent de structures médico-sociales, touchant principalement des patients résidant en Ehpad.
→ Ce rapport de la HAS précise encore que 28 % de ces erreurs sont initiées à l’étape de la prescription (erreurs de posologie ou de médicament) et que 65 % ont lieu au moment de l’administration (erreurs de dose, de patient, de médicament).
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