J’EXPLIQUE
› Les mycoses génitales sont traduites le plus souvent par un prurit tenace et handicapant ou par des pertes parfois malodorantes et peuvent avoir de sérieuses répercussions sur la vie sexuelle.
› Le diagnostic positif est souvent simple : rougeur anormale de la vulve, oedème inconstant, sécrétions blanchâtres sous forme de grumeaux, et surtout fissures vulvaires.
En l'absence de ces signes le diagnostic de mycoses doit être réservé et une culture effectuée.
La mycose peut être, mais assez rarement, due à une contamination sexuelle : quand femme et conjoint souffrent d'un prurit génital le diagnostic est presque certain.
› Dans la majorité des cas une modification de l'écosystème vaginal est cause de la prolifération du candida. Celle-ci peut être provoquée par :
- La grossesse : récidives dues à l'augmentation de la concentration de glycogène dans le vagin?
- Le diabète sucré. Les diabétiques sont plus souvent que les autres affectées par les candidoses génitales (fréquence du C.glabrata et diminution par un régime pauvre en sucre de la fréquence des récidives).
Les contraceptifs hormonaux à forte composante œstrogénique étaient un facteur de candidose vaginale. Pour les formes mini dosées le doute existe de même pour le port de stérilet.
- La carence en fer.
- Le comportement sexuel. Etrangement les relations oro-sexuelles ont été rencontrées (colonisation bucopharyngienne masculine?)
Cependant les 2 explications les plus fréquemment citées sont :
- la prise - ou par le partenaire – d'antibiotiques ou des corticoïdes ou d'immunosuppresseur.
- des conditions d'humidité vulvo-vaginales prolongées ( piscine, bains de mer, pantalons serrés).
J’INFORME
› Le diagnostic différentiel va de l'allergie aux cosmétiques de toilette et de coloration à un état de stress. Le prurit siège alors le plus souvent en dehors des petites lèvres.
› La mycose génitale n’a pas de gravité. Les complications sont liées aux récidives rapprochées qui ont des conséquences quelquefois lourdes sur la sexualité du couple. Le but du médecin doit être avant tout de les éviter même s'il faut reconnaître que des perturbations des défenses immunologiques sont souvent en cause et difficiles à cerner.
40 à 50 % des femmes feront une ou plusieurs rechutes et 5 à 8 % en feront quatre ou davantage chaque année. Il est essentiel de les prendre en charge efficacement, les meilleures armes étant d'une part l'interrogatoire à la recherche d'antécédents d"épisodes passés et de facteurs causals à éliminer et de l'autre l'identification de la souche pathogène. En effet le C glabrata plus résistant et souvent à l'origine de formes récurrentes, affecte de 10 à 20 % des femmes. C krusei, C tropicalis et parapsilopsis sont plus rares. Entre 85 et 95 % sont dues au candida albicans.
J’ALERTE
› La vaginite aiguë d'intensité modérée est en général guérie par un seul ovule d'un dérivé azolé. L'association en cas de vulvite marquée de 2 applications de crème /j pendant 7 jours (pour le conjoint également dans certains contextes). Une éventuelle exacerbation durant les 2 jours qui suivent est parfois notée.
› Mais le médecin doit penser surtout à éviter les récidives :
- modification des habitudes vestimentaires (slip coton, maillots secs), mise en place d'ovules dès prescription d'antibiotiques, utilisation d’un savon neutre ou alcalin, pas de préservatifs dans les jours suivant l'ovule. Mais surtout prescription de traitement prolongé (3 mois voire une année) lorsque l'épisode a été précédé par des crises identiques.
L'absorption de 150 mg de fluconazole une fois/semaine ou moins souvent, pendant plusieurs semaines ou de clotrimazole 400 mg avant les règles a été suggérée. Le traitement du réservoir intestinal par la nystatine solution buvable 10 à 40 ml/j ou l'amphotéricine B (6 gélules /j pendant 15 à 21 j) est parfois nécessité par les conditions de survenue.
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