C’est une avancée majeure de ces dernières années dans le diagnostic des allergies, en particulier alimentaire.
Allergènes naturels
Les PT et le dosage des IgEs sont le plus souvent réalisés à l’aide d’allergènes obtenus par extraction aqueuse à partir d’une source allergénique naturelle (pollens, culture d’acariens, aliments). Ces extraits naturels ont l’inconvénient d’être des mélanges complexes comportant à la fois des molécules allergéniques et des molécules non allergéniques. Pour les laboratoires fabricants, la composition de ces extraits est difficile à reproduire d’un lot à l’autre. Par ailleurs, les procédés de chauffage peuvent diminuer leur allergénicité. Une meilleure purification et standardisation des allergènes naturels permettait de s’accommoder de ces différences dans la plupart des cas de la pratique courante.
Toutefois, il était possible d’observer des résultats faussement positifs des PT et/ou des IgEs par contaminations allergéniques et/ou réactions croisées. À titre d’exemple, chez un individu allergique aux pollens de graminées fourragères (pollinose) on observe des PT positifs pour des graminées céréalières (blé, orge, seigle, etc.) alors que ces patients n’ont aucune allergie (en particulier alimentaire) au blé, à l’orge ou au seigle. Un autre exemple est fourni par les réactions croisées entre certains pollens et des aliments végétaux (fruits et légumes) comme le syndrome « bouleau-pomme » où les sujets allergiques au pollen de bouleau ont une allergie alimentaire à la pomme.
Allergènes majeurs et mineurs
Une deuxième étape a consisté à caractériser et à hiérarchiser les allergènes.
› On appelle « allergène majeur » un allergène capable de se fixer à au moins 50% des IgEs présentes dans le sérum d’un groupe de sujets allergiques à un allergène donné. On s’est aussi orienté grâce au génie génétique vers la connaissance moléculaire des allergènes. Par exemple l’arachide (cacahuète, Arachis hypogae, angl. : peanut) présente plus d’une dizaine d’allergènes que l’on désigne par le sigle « Ara h » (« Ara » pour Arachis et « h » pour hypogae). Les allergènes Ara h 1, Ara h 2 et Ara h 3 sont des allergènes majeurs de l’arachide. Par contre Ara h 8 est un allergène mineur : par définition, un allergène mineur ne fixera les IgEs que chez moins de 50% des individus allergiques à l’arachide. Toutefois, on peut être sensibilisé ou allergique aussi bien à des allergènes majeurs qu’à des allergènes mineurs. Autres exemples : les acariens (Dermatophagoïdes pteronyssinus) dont un allergène majeur est Der p 1ou le chat (Felis domesticus) dont un allergène majeur est Fel d 1.
› Donc, jusqu’à ces dernières années ont utilisait comme réactif pour effectuer des PT ou pour doser les IgEs ce type d’extraits allergéniques, produits avec beaucoup de soins, à partir de sources naturelles : broyats de cacahuètes, culture d’acariens, épithéliums de chats, etc., mais qui était en fait des mélanges d’allergènes majeurs et mineurs, encore appelés composants allergéniques.
Allergènes purifiés et allergènes recombinants
Après avoir caractérisé, purifié et produit les allergènes majeurs et mineurs dans un extrait allergénique naturel, on a étudié le « profil de sensibilisation » des individus allergiques en mesurant l’aptitude des composants allergéniques à réagir avec leurs IgEs. En reprenant l’exemple de l’arachide, les composants allergèniques utilisés pour mesurer cette IgE-réactivité ont été des allergènes naturels purifiés (nAra h 1) ou des allergènes recombinants (rAra h1). La lettre « n » désigne un allergène naturel et « r » un allergène recombinant (*, **).
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