En vue de la 28e Journée mondiale de la fibromyalgie (le 12 mai prochain), à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), un collectif d’experts a été mis en place par la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) et l’association Fibromyalgie France. Ces experts ont travaillé sur des actions de sensibilisation et d’information destinées au public, mais aussi aux professionnels de santé.
Leur travail s’est principalement appuyé sur un rapport d’expertise de l’Inserm datant d’octobre 2020 montrant que, même si des interrogations demeurent, les connaissances sur cette maladie ont évolué. Son étiologie multifactorielle permet « de la qualifier non plus de syndrome médicalement inexpliqué mais de syndrome avec douleurs nociplastiques ou dysfonctionnelles, c’est-à-dire des douleurs liées à des modifications neurophysiologiques des systèmes nociceptifs centraux » (on est d'accord, cela demeure assez abscons !). Ce rapport de l’Inserm souligne que les médecins se sentent souvent désarmés, impuissants pour prendre en charge ces patients dont certains sont très algiques et particulièrement gênés.
Sur le site de la SFETD, des outils sont à disposition des professionnels de santé (score d’évaluation de la douleur, échelle de sévérité des symptômes, etc.) pour aider au diagnostic et à la prise en charge. À noter tout d’abord qu’un auto-questionnaire de dépistage de 6 questions existe (Fibromyalgia Rapid Screening Tool (First)).
Concernant le diagnostic : la principale difficulté est liée à une grande hétérogénéité des manifestations et les comorbidités fréquentes. Cependant, aujourd’hui, les critères diagnostiques sont bien définis en cas de symptômes douloureux existant depuis au moins trois mois, touchant plusieurs régions du corps, en prenant en compte l’index de la douleur généralisée (Widespread pain index) et l’échelle de sévérité des symptômes (SS).
Il convient aussi d’écarter un diagnostic différentiel : un bilan biologique doit être effectué, l’imagerie a peu d’intérêt en cas de fibromyalgie isolée.
La prise en charge de ces patients est complexe puisqu’il n’existe aucun médicament ayant une AMM dans l’indication fibromyalgie, que les corticostéroïdes et opioïdes ne sont pas recommandés. Différents traitements non médicamenteux peuvent être proposés, à commencer par une activité physique régulière et adaptée, et un accompagnement psychologique. Bref, la prise en charge de ces malades peut être lourde en médecine générale en raison de l’interdisciplinarité et du parcours de soins devant prendre en compte, en plus des aspects somatiques et psychologiques, les composantes sociales, mais aussi professionnelles chez beaucoup de patients.
Au final, la DGS souhaite donc que l’on apporte des réponses concrètes aux personnes touchées par ce syndrome (même s’il est encore mal connu). Dans l’attente de nouvelles études sur ce syndrome, on guette surtout les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé sur le parcours du patient douloureux chronique, qui devraient être publiées cette année
Fibromyalgie
DES OUTILS D’AIDE À LA PRISE EN CHARGE
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Publié le 19/04/2021
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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