« Fiable », « communiquant », « politique » : la patte Valletoux difficile à cerner

Quid de l’influence réelle de Frédéric Valletoux sur la politique de santé locale pour ceux qui l’ont connu ? Et quels sont les dossiers ou secteurs qu’il souhaite privilégier ? Bernard Fabre, de la CGT, n’y va pas de main morte. « Qu’a-t-il fait pour la santé dans la ville ? C’est un vide ! Je ne l’ai pas vu faire quoi que ce soit pour l’hôpital de Fontainebleau depuis que je suis en poste (2017, NDLR) Il continue la politique mise en place par le gouvernement… Il est dans l’air du temps ! » Mêmes réserves du côté de Lydie Dujardin, qui a occupé durant onze ans le poste de secrétaire du syndicat Sud, qui le décrit comme « très sympa et attentif, mais sans que ce soit suivi d’effet… C’est un fin communiquant ! » Un praticien hospitalier, encore en poste, préfère en rire, d’un joli tacle glissé. « À part venir le 31 janvier donner des chocolats aux soignants, j’ai la sensation qu’il brille par son absence ». Difficile d’être au four et au moulin ?

Ces constats sont sévères pour le Pr Philippe Juvin, médecin-anesthésiste, député (LR) et anciennement maire de La Garenne-Colombes de 2001 à 2021, qui rappelle qu’un maire n’a pas de compétence directe en santé, et donc pas les coudées franches. En revanche, poursuit-il, « le maire peut être un facilitateur : organiser des rencontres entre professionnels de santé, leur permettre un stationnement plus aisé, acquérir des locaux et les louer… mais au bout, l’ARS tient les financements et les hôpitaux vivent leur vie indépendamment. »

« L’hôpital public chevillé au corps »

À l’Assemblée, Frédéric Valletoux jouit de l’estime de nombre de ses collègues. La rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et députée de la majorité présidentielle Stéphanie Rist décrit un homme « qui a l’hôpital public chevillé au corps, profondément motivé par l’amélioration du système de soins et qui est convaincu que les solutions se situent à l’échelle territoriale, de concert entre tous les acteurs ». Le Pr Juvin salue « un collègue agréable et fiable, très rigoureux et ouvert, sans position dogmatique et bon connaisseur du monde spécifique de la santé ».

Mais quid de la doctrine Valletoux ? « Nous allons la découvrir ! », imagine le Pr Juvin, balayant d’un revers de main le « méchant procès de sa prétendue méconnaissance des libéraux, au motif qu’il était président de la FHF ». Un acteur du système, qui l’a connu lors de sa présidence à la FHF, coupe court. « Ce n’est pas un intellectuel de la santé, qui aurait une réflexion sur le système de soins. Il est un syndicaliste, voire un lobbyiste, devenu politique. »