Pour sa thèse de fin d’études, le Dr Julia Eismann, généraliste à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), alors interne en médecine générale à l’université de Clermont-Ferrand, a décidé de se pencher sur la « prévalence, les facteurs de risque et protecteurs du burn-out chez les généralistes libéraux en France ». En septembre 2018, elle a été primée pour son travail par l'URPS-ML d'Auvergne-Rhône-Alpes. La généraliste de 30 ans a mené son étude de novembre 2016 à avril 2017 à travers un questionnaire diffusé en ligne. Parmi 2 602 répondants, 1 926 ont été étudiés, après exclusion des internes, remplaçants, salariés et les statuts professionnels non précisés.
Les participants étaient à 47,6 % des femmes, pour une moyenne d’âge de 50 ans. 86 % étaient en couple et 89 % avaient au moins un enfant. 39 % exerçaient en milieu semi-rural, 39 % en milieu urbain, 22 % en milieu rural. 65 % étaient en cabinet de groupe et 76 % possédaient un secrétariat sur place ou à distance. 32 % étaient maîtres de stage des universités, 61 % effectuaient des gardes. L’ancienneté professionnelle moyenne des participants était de 21,7 ans, ils travaillaient 50,5 heures par semaine pour 28,5 consultations quotidiennes en moyenne. Et le temps de trajet entre leur cabinet et leur domicile était de 12 minutes en moyenne.
Comment se mesure le burn-out ?
Pour mesurer le burn-out des généralistes, le questionnaire s’est appuyé sur le Maslach Burnout Inventory qui évalue trois dimensions : l’épuisement émotionnel, psychique mais aussi physique, la dépersonnalisation qui se traduit par un retrait et une indifférence vis-à-vis du travail et la perte de l’accomplissement personnel. Il y a absence de burn-out si le risque est faible dans les trois dimensions, burn-out faible pour un risque élevé pour l’une, modéré pour un risque élevé dans les deux et sévère pour les trois. L’échelle HAD (Hospital Anxiety and depression scale) a permis de repérer les troubles anxieux et dépressifs chez les répondants. Et des échelles numériques (de 0 à 10) ont servi à évaluer le taux de fatigue et le niveau de stress des généralistes.
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