L’International Skin Tear Advisory Panel a actualisé la prise en charge des escarres en insistant sur la conduite à tenir vis-à-vis des complications périlésionnelles, mais aussi sur le dépistage des zones à risque d’escarres. On sait que certains patients sont plus à risque du fait de leur état clinique (comorbidités, dénutrition, troubles neurologiques ou cognitifs…), de problèmes de mobilité (chutes, réduction de la mobilité), d’une fragilité cutanée (âge, sexe féminin, antécédents de lésions cutanées) et doivent faire l’objet d’une évaluation systématique pour des interventions préventives. L’idéal serait de détecter l’escarre à un stade préclinique.
Diverses techniques se développent pour aider les soignants à détecter les altérations cutanées précoces avant que celles-ci ne soient visibles. Le SEM scanner (sub-epidermal moisture) est la plus avancée. Il propose de repérer, grâce à des électrodes, l’œdème épidermique qui pourrait constituer un signe précurseur de l’escarre. Il est actuellement utilisé surtout au niveau du sacrum et du talon. Des études montrent qu’il aurait une valeur prédictive de l’évolution vers une escarre à une semaine variant de 15 à 88 % selon les séries, qui doit donc être précisée. Le recours à l’intelligence artificielle a permis de déterminer une valeur seuil qui pourrait prédire l’apparition de l’escarre dans les jours qui suivent avec une sensibilité et une spécificité de 80 %.
Des techniques en développement La thermographie infrarouge est plus simple à mettre en œuvre, des caméras IR pouvant être ajoutées à des smartphones. La température cutanée au niveau d’une zone de pression est un signe d’alerte précoce de la survenue d’une escarre. L’étude de la microcirculation cutanée présente aussi un intérêt certain. « Dans notre équipe, nous avons pu montrer que la mesure de la vasodilatation induite par la pression sur la peau et l’hyperhémie réactionnelle sont des marqueurs prédictifs du risque d’escarre », explique le Dr Anthony Gelis (Montpellier).
D’autres moyens plus sophistiqués sont à l’étude, comme des capteurs embarqués développés par des Français.
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