Dans une lettre datée du 19 novembre 2013 adressée au Pr Gilles-Éric Séralini, la revue « Food and Chemical toxicology » a annoncé le retrait de l’étude mettant en cause l’innocuité à long terme du maïs transgénique NK 603 chez le rat.
Dès l’annonce des résultats en septembre 2012 puis sa publication deux mois plus tard en novembre, les résultats du Pr Séralini ont suscité polémiques et controverses. Dans son courrier, la revue explique avoir demandé à un panel d’experts le réexamen des données à la suite de nombreuses critiques sur la validité des données.
Dans leurs conclusions, ces derniers écartent toute tentative de « fraude ou d’erreur volontaire d’interprétation ». En revanche, des doutes persistent, selon la revue, sur la « validité des données » et notamment sur le petit nombre d’animaux dans chacun des groupes étudiés, sur le choix de la souche choisie. Compte tenu de la forte incidence des tumeurs dans cette souche (Srague-Dawley), « on ne peut exclure que l’incidence et la mortalité élevées observées dans les groupes traités ne soient le fait d’une variation normale ».
Quant aux résultats présentés, la lettre signée du rédacteur en chef de la revue, A. Wallace Hayes, conclut que « s’ils ne sont pas faux », ils ne « sont pas concluants » et pour cette seule raison, ils n’auraient jamais dû être publiés.
Sécurité alimentaire menacée, selon Corinne Lepage
Lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi au Parlement européen, les partisans du Pr Séralini se sont insurgés contre le retrait de l’étude et y voient l’influence croissante des groupes de pression sur le processus d’expertise. La décision de la revue fait suite à « l’arrivée dans le comité éditorial de Richard Goodman, un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto », a expliqué le Pr Séralini. Corinne Lepage, ancien ministre de l’Écologie y voit « une menace pour la sécurité alimentaire ». « Je veux lancer aujourd’hui un cri d’alarme contre la prise de pouvoir des lobbies. C’est extrêmement préoccupant pour nos sociétés », a annoncé l’eurodéputée.
Présent à la conférence de presse, des scientifiques et des représentants d’organisations civiles ont exprimé leurs craintes que l’étude, une fois retirée, ne puisse plus être prise comme référence pour l’évaluation des risques lors de l’examen des demandes d’autorisation des OGM pour l’alimentation et surtout pour la culture dans l’UE. Les États membres de l’UE doivent se prononcer dans les prochaines semaines sur une nouvelle demande d’autorisation de cultiver un maïs OGM jugé sans risques par L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cette dernière avait d’ailleurs rendu en décembre 2012 un avis définitif rejetant l’étude Séralini.
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