Nutrition, réduction des risques, don du sang, pauvreté : un Dr Véran familier de la santé publique

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Publié le 17/02/2020
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Crédit photo : AFP

Olivier Véran n'est pas que l'homme des dossiers techniques et des projets de loi de financement de la sécurité sociale. Le nouveau locataire de Ségur s'est illustré dès ses premiers pas dans l'Hémicycle sur plusieurs sujets de santé publique.

Dès 2015, en tant que rapporteur du titre I de la loi Touraine consacré à la prévention, le Dr Véran s'engage tout particulièrement dans la lutte contre la malnutrition en soutenant le Nutri-Score, qu'il contribuera à rendre obligatoire sur tous les supports publicitaires en 2019. C'est aussi en tant que rapporteur de la loi Touraine qu'il fait voter un amendement visant à interdire le recours à des mannequins en état de dénutrition manifeste, qui se traduit par des décrets obligeant l'apposition de la mention « photographie retouchée » sur les clichés à usage commercial et la délivrance d'un certificat médical pour exercer le mannequinat. Il est à l'origine de la reformulation de la taxe soda en 2018 en fonction du taux de sucre pour mieux lutter contre l'obésité.

Promoteur d'une stratégie de réduction des risques

En 2015, tout en défendant le plan anti-tabac (qui instaure le paquet neutre), il fait voter un amendement ouvrant la voie à l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque pour six ans. Il s'attire ainsi les faveurs du monde de l'addictologie, qui se maintiennent jusqu'à aujourd'hui, puisque c'est encore Olivier Véran qui soutient dans le cadre du PLFSS 2020 l'amendement visant à expérimenter pour une durée de deux ans l'usage du cannabis médical dans un certain nombre d'indications.

C'est encore à l'occasion de la loi Touraine qu'Olivier Véran monte au créneau pour défendre la fin de la contre-indication permanente à laquelle étaient soumis les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes dans le don du sang (l'ajournement du don de sang après le dernier rapport est passé à 4 mois en juillet 2019). Un sujet qu'il connaissait bien pour avoir commis en 2013 un rapport sur la filière du sang, où il défendait le modèle français de don éthique, anonyme, gratuit et volontaire. Il s'en est inspiré pour introduire un avantage fiscal pour les laboratoires respectueux de ce modèle et un label récompensant les produits sanguins éthiques.

Lutte contre la pauvreté

Sur des sujets plus sociétaux enfin, le Dr Véran, co-président d'un groupe de travail sur la prévention de l'entrée dans la pauvreté, a défendu la distribution gratuite de petits-déjeuners dans les écoles des zones défavorisées, reprise dans le plan national. Il s'est aussi engagé en faveur de l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation à toutes les femmes.

Il aura d'ailleurs la tâche d'accompagner le projet de loi de bioéthique lors de son passage en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, ce printemps. Un sujet sur lequel il n'est intervenu qu'une fois en séance publique à l'automne 2019 pour défendre l'extension du diagnostic préimplantatoire à la recherche des aneuploïdies. À l’encontre de la position de sa prédécesseure Agnès Buzyn.


Source : lequotidiendumedecin.fr