Le bilan national 2024 du Comité scientifique permanent de surveillance et pharmacovigilance montre une diminution du nombre de cas de migration de l’implant contraceptif Nexplanon dans l’artère pulmonaire. Une baisse qui s’explique en partie par les mesures de réduction des risques mises en place en 2020 par l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). La vente des implants est depuis passée de 2,60 à 0,73 par 100 000 et le taux d’incidence des cas notifiés est trois fois moindre.
Pour autant, 68 cas sont encore rapportés entre 2001 (commercialisation en France) et fin 2023. Dans un communiqué, l’ANSM rappelle aux professionnels de santé l’existence du risque, bien que rare, et les mesures permettant de le réduire. L’agence insiste sur l’importance de se former en présentiel aux techniques de pose et de retrait de l’implant puisque sa migration serait liée à une insertion incorrecte (trop profonde ou trop proche d’une structure vasculaire).
Informer la patiente et palper l’implant régulièrement
Lors de la consultation pour la pose de l’implant, le professionnel de santé doit remettre la notice, une carte d’alerte et une brochure à la patiente. Il doit également vérifier lors de la pose et à chaque consultation de suivi que l’implant est bien palpable. La patiente devra être sensibilisée au risque et être capable de palper elle-même l’implant une à deux fois par mois. S’il n’est pas palpable ou si elle constate des symptômes évocateurs d’une migration pulmonaire, elle doit consulter un médecin au plus vite. Pour rappel ces symptômes sont : présence de douleur thoracique ou de difficultés respiratoires, toux avec parfois du sang.
Avec le Conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, la Société Française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, et le Centre régional de pharmacovigilance de Tours, l’ANSM a élaboré des recommandations de prise en charge des patientes dont l’implant a migré dans l’artère pulmonaire.
Favoriser le retrait par voie endovasculaire
La décision du retrait de l’implant doit être prise par une équipe pluridisciplinaire qui comparera le risque de complications si l’implant reste en place aux risques des méthodes interventionnelles. En première intention, quel que soit le temps écoulé depuis l’insertion de l’implant, la patiente devra être adressée à un centre de radiologie interventionnelle pour réaliser une extraction par voie endovasculaire, à moindre risque que les autres chirurgies plus invasives. En cas de perception d'une résistance ou de douleur thoracique, l’opération doit être « immédiatement interrompue et non retentée ».
Les alternatives chirurgicales sont indiquées en cas de localisation distale ou d’enchâssement de l’implant au niveau de l’endothélium vasculaire à condition que le risque de complications soit important s’il est laissé en place. Ces méthodes sont : la chirurgie thoracoscopique assistée par vidéo (VATS) ou la thoracotomie avec pneumotomie et artériotomie. Dans les cas les plus graves, une résection pulmonaire peut s’avérer nécessaire.
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