Braqué par un patient

Lors d'une garde aux Urgences, les policiers accompagnent un homme d'une soixantaine d'années, ivre, pour une prise de sang. Bien entendu, cela le rend de très mauvaise humeur.

Cela s'entend car il râle fort et, une fois dans le box de prélèvement, il finit par sortir de la poche de son blouson un revolver avec lequel il me menace en m'interdisant de lui faire quoi que ce soit.

Fort heureusement, un des policiers, petit et plutôt rond, ne s'est pas trop éloigné et entend ses menaces. Il rentre dans le box et, tout doucement, sans bagarre, parvient à lui subtiliser son arme par surprise.

Je suis toujours immobile et comme tétanisé.

Pour me rassurer, il me dit alors : « N'ayez pas peur, certes son flingue est chargé, mais c'est un 6.35. À dix mètres, ce n'est pas dangereux. »

Je l'ai remercié de tout cœur et me suis abstenu de lui faire remarquer que le box où nous étions faisait quatre mètres carrés.

Un petit café avec une clope et la garde a repris.