PLUS UN PAYS A DE NOBEL, plus son peuple est censé être futé. C’est l’hypothèse de départ du Dr Franz Messerli, exerçant au St Luke’s -Roosevelt Hospital et à la Columbia University, qui a choisi d’estimer l’intelligence globale d’un pays par le truchement du nombre de prix Nobel par habitant. Est-ce un si bon reflet des performances intellectuelles à l’échelle d’un pays ? On peut parier que la Chine, le Japon, le Brésil ne se rangeront pas à cet avis, élèves malaimés de la prestigieuse Institution de Stockholm avec moins de 2 prix Nobel pour 10 millions d’habitants. Il n’en reste pas moins que le chercheur américain a mis en évidence une forte corrélation entre la consommation de chocolat en kg/an/habitant et la moisson en lauréats primés pour 10 millions d’habitants.
De ce curieux palmarès, la Suisse caracole loin devant, avec plus de 30 prix pour 10 millions d’habitants et plus de 12 kg de chocolat englouti par an par habitant.
Viennent ensuite dans le peloton de tête, la Belgique, le Royaume Uni, la Norvège, le Danemark, l’Autriche, l’Irlande et l’Allemagne. La France est dans la moyenne avec près de 8 prix Nobel pour 10 millions d’habitants et une consommation de 6 kg/an/habitant, c’est-à-dire à peu de chose près le même score que les États-Unis, les Pays-Bas ou la Finlande. Il reste une exception à la règle, la Suède : pas très gourmande en chocolat avec moins de 7 kg/an/habitant et pourtant près de 32 Nobel/10 millions d’habitants, quand le chercheur en aurait projeté 14. Un biais de sursaut patriotique dans le décernement n’est sans doute pas étranger à cet état de fait...
Augmenter la consommation.
Le chercheur va plus loin en estimant qu’il faudrait augmenter la consommation de chocolat de 400 g par habitant par an pour augmenter dans le pays le nombre de prix Nobel de 1. Ce qui représente pour les États-Unis un total de 125 millions de kg/an. La dose minimale de chocolat serait de 2 kg par an et il n’y aurait, apparemment, pas de limite à la dose maximale consommée. Voilà qui devrait combler d’aise les chocolatiers mondiaux, dont les firmes Chocosuisse, Theobroma-cacao et Caobisco qui ont bien voulu fournir leurs données de consommation concernant 22 pays pour les besoins de l’étude.
Un apport régulier en flavonoïdes.
Reste que le lien de causalité entre consommation de chocolat et performance au Nobel n’est pas établi. Certes, le rôle bénéfique du chocolat est bien connu pour les fonctions cognitives, en particulier grâce aux flavonoïdes du cacao. Un apport régulier en flavonoïdes a prouvé son efficacité à réduire le risque de démence et à améliorer les performances cognitives, notamment chez les sujets âgés avec des troubles légers. Il n’empêche que l’on ne peut exclure le fait que les pays très performants intellectuellement, et donc davantage à même d’être au courant des propriétés du chocolat noir, se mettent à en consommer davantage. Quoi qu’il en soit, le Dr Messerli est le premier converti à la chocolat mania et en clin d’œil dans les conflits d’intérêt, déclare à son actif une consommation régulière quotidienne de chocolat noir, principalement mais non exclusivement de la marque Lindt.
The New England Journal of Medicine, publié le 18 octobre 2012.
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