« C'est clairement un succès », se félicite Carine Wolf-Thal. La présidente de l'Ordre national des pharmaciens ne cache pas sa fierté. L'expérimentation de la vaccination antigrippale dans deux régions pilotes (Nouvelle Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes) a déjà permis aux pharmaciens de vacciner 152 406 personnes depuis début octobre.
Selon l'instance ordinale, sur les 152 406 patients vaccinés, 55 415 l'ont été en Nouvelle Aquitaine et 96 991 en Auvergne Rhône-Alpes. Cette pratique avancée a séduit 5 061 pharmaciens (2 066 en Nouvelle Aquitaine et 2 995 en Auvergne Rhône-Alpes) qui ont été formés pour vacciner contre la grippe, soit environ un sur deux dans ces régions.
Des restrictions qui n'ont « pas de sens »
Lancée en octobre 2017 pour trois ans, cette expérimentation est soumise à conditions (formation des officinaux, locaux adaptés…). Elle est réservée aux patients ciblés par les recommandations vaccinales (plus de 65 ans, personnes touchées par certaines pathologies comme le diabète ou l'asthme, celles qui ont des contacts directs avec des malades ou des nourrissons fragiles). Elle exclut les femmes enceintes et les personnes qui se font vacciner pour la première fois.
Pour la présidente de l'Ordre des pharmaciens, ces restrictions n'ont d'ailleurs « pas de sens ». Elle souligne que les patients concernés sont ceux qui sont déjà suivis par un médecin, alors que la vaccination par les pharmaciens devrait être complémentaire.
Ces premiers résultats vont-ils convaincre les représentants des médecins libéraux et aussi des infirmiers, remontés contre cette nouvelle mission confiée aux pharmaciens ? À voir…
Ce jeudi sur RTL, Agnès Buzyn s'est montrée ouverte à une éventuelle extension de cette expérimentation à de nouvelles catégories de personnes ou de régions. « J'attends le bilan et je verrai avec les pharmaciens et également les médecins et les infirmières qui sont impactés par cette mesure comment nous nous organisons pour qu'il n'y ait pas une profession qui puisse se sentir malmenée par cette extension », a-t-elle répondu. « J'y suis plutôt favorable [à l'extension] car je trouve qu'il faut rapprocher le moment de la vaccination du moment où on achète le vaccin », a-t-elle jugé.
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