Les vaccins grippaux actuels sont pour la plupart préparés à partir de virus cultivés sur œuf. Or l'allergie à l'œuf est l'une des principales causes d'allergie alimentaire chez l'enfant. Dans la population française, sa prévalence est estimée à 3,2 % dans la population générale et à 4,7 % dans la population pédiatrique. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a pris acte « du caractère infructueux de l’appel d’offres concernant les futurs vaccins pandémiques cultivés sur milieu cellulaire » permettant de s'affranchir de l'œuf, et émet en conséquence un avis sur les alternatives à la vaccination antigrippale en cas de contre-indications liées à une allergie à l’œuf et/ou aux aminosides (antibiotiques contenus dans le vaccin).
Le HCSP relève que, selon les observations, le risque global d’anaphylaxie attribuable aux vaccins grippaux contenant des traces d’ovalbumine de l’œuf est infime. Les données rapportées par les réseaux de surveillance montrent un très faible pourcentage de personnes allergiques à l’œuf et le caractère exceptionnel de l’anaphylaxie. Le HCSP considère donc que seules les personnes ayant présenté antérieurement des manifestations de type anaphylactique après ingestion ou administration parentérale de produits contenant des protéines de l’œuf, ou après l’administration d’un aminoside, doivent être considérées pour une éventuelle contre-indication à l’administration de ces vaccins. « Ces personnes devront être référées à un spécialiste de l’allergie qui fera une évaluation de la balance bénéfice/risque de la vaccination en prenant en compte la gravité de la grippe pandémique et l’efficacité du vaccin », est-il indiqué.
Un traitement curatif précoce recommandé
Pour les personnes pour qui une contre-indication vaccinale sera posée, la première prise d’antiviraux doit être « la plus précoce possible », sans test diagnostic préalable, recommande le HCSP dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes grippaux. Il est préconisé de mettre ainsi sous traitement antiviral curatif les personnes présentant un syndrome grippal caractérisé sévère. L'avis précise que toute femme enceinte présentant un syndrome grippal doit être traitée par oseltamivir. La possibilité de prescrire ce dernier traitement en prophylaxie chez les nourrissons âgés de moins de 1 an sera conditionnée par la décision des agences réglementaires concernant l’utilisation hors AMM de cet antiviral en situation pandémique. Il est précisé en outre que « la limitation de la prescription des antiviraux en curatif aux formes graves de grippe ou aux personnes à risque devra, chez les personnes non vaccinées, être réévaluée en fonction de la gravité de la grippe pandémique ». Il en est de même pour la prophylaxie post-exposition (à posologie prophylactique normale) des personnes non éligibles au traitement préemptif.
Dans l'attente de vaccins sans protéine d'œuf
L'avis du HCSP appelle également à l’application des mesures barrières prévues en situation pandémique (isolement pendant la phase symptomatique, lavage des mains et port d’un masque chirurgical pour le cas index) ainsi qu'à la vaccination de l’entourage pour protéger la personne non vaccinée.
Pour finir, le HCSP estime que le caractère infructueux actuel de l’appel d’offres concernant des vaccins pandémiques ne contenant pas de protéines d’œuf ne doit pas faire considérer de manière définitive que ce type de vaccin ne sera pas disponible le moment venu. Des alternatives existent pour les vaccins saisonniers (vaccins recombinants aux États-Unis, vaccins cultivés sur milieu cellulaire). « Les autorités de santé se doivent de demander aux firmes de poursuivre le développement et la production de ces vaccins, y compris dans un contexte pandémique », conclut l'avis.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier