C’est une situation complètement inédite. Voilà en effet plus de trois mois que l’avenue de Ségur est en mode pause. Au point que, de période de réserve en élections, de nomination de nouveaux ministres en départs annoncés, on ne sait plus trop qui au juste gère la santé. Cette vacance du pouvoir ne devrait plus durer longtemps désormais, puisqu’avec le retour d’Emmanuel Macron en France ce vendredi, le remaniement paraît imminent. Enfin… Coup de chapeau tout de même à Brigitte Bourguignon, qui quitte la scène contrainte et forcée et à accepté ces dernières semaines de jouer sans barguigner les utilités : séance de vaccination publique dans une pharmacie parisienne, déplacement dans la Vienne au plus fort de la canicule, séquences radio pour inciter les Français à ressortir les masques… Il faut saluer cette abnégation, même si on ne la croit pas trop lorsqu’elle affirme être une « ministre de plein exercice ». Maigre consolation pour elle : dans le pôle social du gouvernement, elle pourrait ne pas être seule à faire ses valises en ce début d’été. Chahuté depuis des semaines par des accusations de viols ou tentatives de viols, le ministre de l’Autonomie, Damien Abad a été l’objet cette semaine d’une plainte en bonne et due forme, qui pourrait permettre à la Première ministre de l’exfiltrer pour de bon. À l’heure où l’actualité attire précisément l’attention sur les droits des femmes, on n’imagine pas Élisabeth Borne, d’ordinaire si sourcilleuse sur le sujet, conserver plus longtemps dans son équipe une personnalité aussi contestée.
Dans ce contexte perturbé, la cheffe du gouvernement sera aussi amenée à imprimer sa marque très vite sur les dossiers santé. Elle était mercredi au Planning familial. Et, après la remise du rapport Braun sur la situation aux urgences, va devoir répondre le plus vite possible au blocage des services et à l’épuisement des personnels. La santé devrait aussi figurer en bonne place dans le discours de politique générale qu’elle prononcera (en principe mardi) devant les députés. Si l’on en juge par les priorités arrêtées par le président Macron, l’accès aux soins, qui préoccupe soignants et patients, mais aussi la santé publique - alors que la pandémie revient en force- auront droit à une mention spéciale, juste après le maintien du pouvoir d’achat.
À cette date, on connaîtra le nom du (ou de la) prochain(e) ministre de la Santé. Difficile de hasarder des pronostics tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux. Le monde de la santé, bien malade, a-t-il besoin d’une rhumatologue LREM comme Stéphanie Rist, d’un ORL MoDem comme Cyrille Isaac-Sibille ou d’un urgentiste centre droit comme Thomas Mesnier, porte-parole d’Horizons ? Le nouveau contexte politique pourrait aussi remettre en selle l’anesthésiste LR Philippe Juvin qui plaide depuis plusieurs semaines pour un pacte de gouvernement avec la droite ou l'urgentiste Jean Rottner, maire LR de Mulhouse ? Qui que ce soit, il faudra surtout que la personnalité choisie ait une bonne connaissance des dossiers et s’y attelle sans tarder et sans compter. Le temps presse.
Exergue : La santé devrait figurer en bonne place dans le discours de politique générale que la Première ministre prononcera mardi devant les députés.
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