Le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de l’agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais, a rendu aujourd’hui à Marisol Touraine son rapport sur l’organisation territoriale des urgences hospitalières. Chargé d’une mission par la ministre de la Santé en mars dernier, il avait pour objectif de formuler des propositions sur « les principes d’une organisation optimisée des soins urgents dans les territoires ».
Toujours autant de passages aux urgences
Premier constat : l’afflux de patients aux urgences ne cesse de croître pour des motifs qui ne le justifient souvent pas. « Plus de 18 millions de passages dans les services d’urgence en 2013 soit un Français sur 3,5 (contre un sur 8 en 1990) », souligne le médecin. Les cas graves représentent 10 % des admissions. Le Dr Grall relève l’affaissement de la permanence des soins (PDS) libérale.
« L’Ordre des médecins montre invariablement l’effritement de la participation des médecins et l’érosion du volontariat depuis 2002 », lit-on dans le rapport. Enfin, le rapporteur pointe du doigt les tensions hospitalières « récurrentes » causées par les afflux massifs de patients lors d’événements saisonniers ou épidémiques menant au déclenchement des dispositifs d’hôpital en tension ou de plans blancs.
Équipe de territoire unique de médecins urgentistes
Pour améliorer l’organisation des urgences hospitalières, le Dr Grall propose d’établir des « filières de prise en charge graduée » en définissant la nature et les modalités d’intervention de chaque acteur du système. Ces filières iraient du premier appel à la plateforme de régulation téléphonique médical à l’orientation la plus adaptée.
Il préconise de mettre en place un réseau territorial de l’accès aux soins non programmé sous l’égide de l’ARS et une « équipe d’urgentistes de territoire » sur la base des futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT).
« Il convient de créer une équipe de territoire unique de médecins urgentistes sous l’autorité d’un chef de service, de pôle ou d’équipe. Ce chef de service est situé au niveau de l’établissement siège du GHT », note le médecin. Un dispositif qui permettra, selon l’auteur d’éviter le recours à des intérimaires « coûteux et souvent peu ou pas qualifiés ». D’autres propositions sont avancées comme la révision du niveau de prise en charge des urgences avec d’une part des services et antennes d’urgences et d’autre part avec des centres de soins non programmés (CNSP).
Enfin, le Dr Grall propose d’optimiser le recours aux médecins spécialistes de l’urgence hospitalière en les mettant au centre du dispositif, de faire appel aux médecins généralistes plus souvent au sein de plateformes de régulation médicale, d’optimiser le recours aux SMUR dans les zones éloignées et de développer les transports infirmiers inter hospitaliers. Un groupe de travail va être mis sur pieds « afin de préciser les modalités de mise en œuvre des recommandations retenues », annonce le ministère de la Santé.
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