« LES FRANÇAIS, la santé et l’argent ». Le ton est donné. L’étude réalisée par l’assureur AG2R La mondiale et l’institut de sondage LH2 (1) met en lumière, sur fond de crise financière et de hausses des taxes sur les complémentaires santé, la montée en puissance de la préoccupation des Français quant à leur capacité de financer leurs dépenses de santé.
C’est une constante : pour 67 % d’entre eux, « vivre longtemps et en bonne santé » constitue toujours le premier critère d’une bonne qualité de vie. Mais le second critère des « ressources financières » (65 %) est en progression de neuf points par rapport aux chiffres de 2010. La crise économique renforce chez les Français la demande d’un État-providence puissant et d’une prise en charge collective des dépenses de santé : une personne sur deux (48 %) privilégie même « l’augmentation des cotisations sociales » afin que la Sécurité sociale prenne en charge le financement de ces dépenses de santé. C’est la première fois en cinq ans que ce taux atteint un niveau aussi élevé, avec un pic à 54 % chez les employés et ouvriers. À l’inverse, seuls 25 % des sondés souhaitent que cette augmentation se répercute sur les cotisations des complémentaires santé (– 5 points en un an) et 15 % sur le reste à charge (participation directe aux frais de santé).
Sentiment de détérioration de la qualité.
Autre chiffre symptomatique : un tiers des Français (dont 45 % des 18-24 ans) se disent prêts à renoncer à leur complémentaire santé si la cotisation devenait trop chère. Et s’ils devaient choisir d’assurer par leur complémentaire « un seul risque ou groupe de risques », ils opteraient en priorité pour l’hospitalisation (42 %) devant les frais optiques et dentaires (voir ci-dessous).
Le ressenti d’une dégradation de la qualité du système de soins est toujours plus marqué. Si huit Français sur dix admettent que « la qualité du système de soins est meilleure en France que dans d’autres pays », la proportion de personnes critiques augmente : de 61 % en 2007, ils sont désormais 74 % à juger que « la qualité du système de soins se détériore en France ». L’enquête révèle un clivage entre les résidants de villes de moins de 20 000 habitants (80 % ont le sentiment que le système de soins se dégrade) et les habitants de l’agglomération parisienne (66 %). Des chiffres, note l’étude, qui accréditent l’existence d’une désertification médicale dans les zones rurales.
(1) Réalisée les 7 et 8 octobre après d’un échantillon de 953 personnes (méthode des quotas) de 18 ans et plus
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