Un seul statut (fonctionnaire catégorie A), mais des missions variées, et dans des structures très différentes. Les quelques 7000 médecins territoriaux se répartissent dans de nombreux services : PMI, MDPH (maisons départementales des personnes handicapées), centres communaux de santé, services pour l’autonomie et la coordination autour des personnes âgées, etc.
Ces médecins fonctionnaires, qu'ils exercent en qualité de directeur de la santé publique (dans les conseils départementaux, ou régionaux ou en commune) ou comme médecin clinicien peuvent se trouver en charge de la mise en place d’actions de prévention individuelle et collective et de promotion de la santé dans les collectivités locales. Et ils participent à la conception, à la mise en œuvre, à l'exécution et à l'évaluation de la politique de leur collectivité en matière de santé publique. D'autres se trouveront en charge de l'élaboration des projets thérapeutiques des services ou établissements dans lesquels ils travaillent. Et certains peuvent aussi se voir confier des missions de contrôle ou d'études ou assurer la direction des examens médicaux des laboratoires territoriaux.
Enfin, au plus proche des populations, les médecins de médecine professionnelle et préventive assurent une mission similaire à celle de médecin du travail, chargés de la surveillance médicale des agents. Et les EHPAD publiques territoriales piochent également dans ce vivier pour des postes de médecins coordonnateurs.
Comme partout dans la fonction publique, c'est par concours que l'on est recruté. Les candidats doivent satisfaire aux conditions générales d'accès à la fonction publique et être titulaire d'un diplôme de médecine. Lorsque les missions correspondant aux postes l'exigent, le concours est ouvert aux candidats titulaires d'un diplôme, certificat ou titre de médecin spécialiste dans les spécialités concernées.
Un concours, des détachements ou des CDD
Ce concours a été modifié en 2016. Autrefois un rapport devait être au préalable rédigé par le candidat. Aujourd’hui, seul un entretien (précédé d'un exposé de motivation) avec un jury (un fonctionnaire catégorie A, un médecin, deux personnalités qualifiées et deux élus locaux) apprécie aptitude et expérience professionnelles. C'est l’autorité organisatrice qui fixe les modalités logistiques, le nombre de postes ouverts et la date des épreuves.
Une fois recrutés, les lauréats inscrits sur la liste d’aptitude établie à l’issue du concours sont nommés médecins territoriaux 2e classe stagiaires, pour un an. Période au cours de laquelle ils doivent suivre une formation d’intégration de dix jours. La titularisation intervient à l’issue. À défaut, le stagiaire est soit licencié, s’il n’était pas fonctionnaire, soit réintégré dans son corps d’origine. Mutation et détachement sont en effet possibles pour des médecins déjà fonctionnaires qui voudraient être intégrés dans le cadre d’emplois des médecins territoriaux.
Des médecins peuvent par ailleurs être recrutés en CDD en attendant de passer le concours de médecin territorial. Et notamment dans les spécialités plus recherchées dans le secteur : médecine du travail, gynécologie, pédiatrie, médecine générale, gériatrie, santé publique…
Malgré la variété des tâches proposées, on déplore une pénurie de postes depuis plusieurs années. Plusieurs raisons expliquent cette carence. La principale étant la rémunération trop basse. Un rééchelonnement indiciaire a pourtant été créé en 2017 et 2018, visant à rapprocher les salaires de ceux des praticiens hospitaliers ainsi que des inspecteurs de santé publique. Les rémunérations mensuelles restent néanmoins peu élevées en comparaison : 2 136 euros brut en début de carrière et 5 100 au dernier échelon. En outre, une partie du salaire des médecins territoriaux se négociant avec les collectivités, l'ancienneté et les diplômes jouent fortement, avec des écarts non négligeables entre médecins territoriaux selon les collectivités.
Ces dernières peinent toutefois à séduire les jeunes diplômés et la crise sanitaire actuelle n'y aide pas. Les collectivités travaillent donc en sous-effectif. Dans de nombreux départements, les quotas ne sont pas respectés et les praticiens ont du mal à répondre aux besoins des populations, notamment dans les services en PMI et en SPS (service prévention santé).
Une autre raison au manque d'attractivité de ce secteur est due au fait qu'il est mal connu par les jeunes médecins. Comme l'explique le Dr Mouton, médecin territorial au Conseil Départemental du Nord, « très peu d'étudiants en médecine connaissent l'existence de cette voie. Il faut les faire connaître, les accueillir en stage ». La faire découvrir aux étudiants en médecine leur permettrait de prendre conscience des besoins et des fonctions proposées, alors même que les acteurs locaux sont de plus en plus présents sur le terrain sanitaire ; depuis la pandémie. Le métier offre aussi des avantages non négligeables en termes d'horaires de travail plus souples, avec absence de gardes ou d'astreintes : un format, donc beaucoup plus compatible avec une vie de famille.
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