LE SUSPENSE aura duré jusqu’à la dernière minute, ou presque. « On me dit que je serai préfigurateur, mais j’attends le Conseil des ministres pour en être sûr », confiait un directeur d’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH) en fin de semaine dernière.
Vingt-six personnes (dont neuf femmes) doivent être nommées aujourd’hui. Ou peut-être 22, dans l’hypothèse où les préfigurateurs des ARS ultramarines ne seraient nommés qu’en octobre ou novembre, après la synthèse des états généraux d’Outre Mer. Parmi les pressentis, citons Claude Evin en Ile-de-France, Dominique Deroubaix en PACA, Daniel Lenoir en Nord-Pas-de-Calais, Jean-Yves Grall en Lorraine, Pierre-Jean Lancry en Basse-Normandie, Denis Morin en Rhône-Alpes, François Dumuis en Auvergne, Marie-Sophie Desaulle en Pays-de-Loire, Laurent Habert en Alsace, Chantal de Singly à la Réunion, Philippe Damie en Guyane, ou encore Martine Aoustin en Aquitaine.
La fonction est nouvelle, et la loi Bachelot, dans son titre IV, ne donne que les grandes lignes de la réforme. Un séminaire d’entrée en fonction se tiendra du 8 au 10 octobre, sous la houlette du secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales. La prise de fonction effective sur le terrain est prévue pour le 12 octobre. Pour les six mois à venir, le préfigurateur ne se mêlera pas du fond des dossiers. À charge pour lui, très rapidement, de composer son équipe, et de régler les problèmes matériels de toute sorte. Il s’agit en priorité de trouver un local pour la future ARS, et d’entreprendre le rapprochement du personnel des sept administrations concernées par la fusion (voir encadré). Mettre de l’ordre dans la jungle des statuts sera complexe. Il s’agit aussi de rendre compatibles des systèmes informatiques qui ne le sont pas. L’ARH, la DRASS et la CRAM, pour ne citer que ces trois organismes-là, travaillent sur trois réseaux informatiques différents, non connectés entre eux.
Le challenge est immense. Faire collaborer des personnels qui ne partagent pas la même culture, et qui, pour certains, rechignent à entrer dans les ARS (les médecins conseils notamment), ne sera pas une mince affaire. Les 26 directeurs préfigurateurs ne partiront pas de rien. Le secrétariat général des ministères des affaires sociales leur a préparé une série d’outils (un kit ressources humaines, un kit informatique, un kit communication, etc.). En région, les administrations ont commencé – avec plus ou moins de bonne volonté – à préparer le terrain. Un épais dossier attend chaque préfigurateur, qui s’attaquera à sa mission propre (le pilotage du système sanitaire et médicosocial) dans quelques mois. D’ici là, chaque administration en place va continuer d’expédier les affaires courantes.
La loi Bachelot fixe une date butoir : les ARS doivent être en place, et opérationnelles, au plus tard le 30 juin 2010. Ce patron d’ARH, qui espère décrocher une ARS, avoue que s’il n’est pas nommé aujourd’hui, il prendra rapidement la poudre d’escampette. « Si mon plan B s’active, je quitterai l’ARH aussitôt, sans attendre la création de l’ARS. Je pense que peu de directeurs d’ARH resteront jusqu’au bout. Nous avons de très bons numéros deux. Que ce soit à cause de la grippe A, ou à cause de la nomination des ARS, un plan de continuité est prévu ».
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