S’agit-il d’une vraie stratégie ou d’une simple tactique pour éviter que le mécontentement actuel ne se propage au secteur santé ? C’est encore un peu tôt pour le dire. Mais le fait est que lors de ses deux interviews les jours derniers, le président de la République a fait une petite place au secteur de la santé – en fait surtout à l’hôpital- sur l’air du « je vous ai compris ». En réalité, celui-ci a surtout paru vouloir parer au plus pressé. Il y a le feu à l’hôpital : les mouvements se succèdent aux urgences et un récent sondage Odoxa a montré que les personnels se sentaient désormais proches des mouvements de contestation dans la fonction publique. Macron, chahuté au CHU de Rouen il y a peu, l’a fort bien compris.
Dans ce contexte, on ne sait pas encore jusqu’où le gouvernement veut aller pour réformer, puisque, le président donne rendez-vous fin mai pour connaître ses orientations. Mais pour l’heure, à l’école de Berd’huis ou sur le plateau de BFM TV, le chef de l’État a commencé à lâcher du lest. Soulignant un « mal-être profondément légitime », et promettant qu’il n’y aurait pas d’économies sur l’hôpital pendant son quinquennat. Ça va mieux en le disant, même si le président fait de la « réorganisation » le maître mot de sa politique à venir. Même ouverture concernant le malaise dans les Ehpad, puisque, là encore sous pression, Emmanuel Macron annonce la création d’un cinquième risque qui ne figurait pas dans son programme de candidat. Il n’a rien dit de très précis sur la future réforme. Mais les bases sont posées. Après les interventions répétées de Matignon sur les dossiers santé, voilà que désormais le « château » s’en mêle.
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