Prévenir tôt les complications et favoriser le « bien vieillir » grâce à un bilan de santé, un accompagnement personnalisé et un suivi. C’est l’objectif du parcours longévité, unique en son genre, créé par l’institut Pasteur à Lille en 2017.
« Jusqu’à présent ce programme n’existait qu’à Lille mais notre souhait est de déployer un réseau national de ce parcours unique de médecine préventive, après Toulouse nous avons des projets à Lyon et Paris », a expliqué Didier Bonneau, directeur adjoint de l’institut Pasteur de Lille, lors de l’inauguration toulousaine. Dans la ville rose, ce parcours longévité se concrétise dans le cadre d’un partenariat avec l’association (à but non lucratif) pour la diffusion de médecine de prévention (Adimep*), fondée en 1970 par des médecins du CHU et spécialisée dans les bilans en santé. « Nous accueillerons ici même les premiers bénéficiaires début octobre, avec un objectif de 150 bénéficiaires dès la première année », décrit le Dr Jérémy Bos, médecin de santé publique et directeur de l’Adimep.
Quatre profils ciblés… dont les jeunes de 16 à 25 ans
Outre le mécénat de LCL, l’association a investi 100 000 euros sur fonds propres pour aménager 200 m2 dédiés à cette prise en charge qui s'opère comme en hôpital de jour sur une demi-journée, avec une équipe de professionnels experts. « Nous avons quatre profils cibles : les actifs en entreprise trop faiblement suivis par la médecine du travail, les préretraités et jeunes retraités, les jeunes de 16 à 25 ans repérés en situation de fragilité, notamment depuis le COVID et les aidants familiaux », précise le Dr Bos.
Après avoir renseigné un auto-questionnaire en ligne, les bénéficiaires effectuent un bilan de santé complet (sanguin et urinaire, audition, vision, surveillance du poids, ECG de repos). Ils rencontrent neuropsychologue, diététicien, éducateur médico-sportif et enfin médecin qui, après examen clinique et analyse des résultats, délivre sa synthèse médicale. « À l’issue de cette matinée, cette synthèse est envoyée au médecin traitant, nous pouvons aussi orienter vers un spécialiste, explique le praticien. Surtout, nous proposons un suivi personnalisé pendant un an (coaching, suivi téléphonique, NDLR). L’objectif est d’agir sur les comportements et les habitudes de vie, nous sommes dans la prévention ».
À Toulouse, deux équipes pluridisciplinaires de cinq professionnels de santé ont déjà été recrutées. Certains seront salariés, d’autres en vacation, avec pour les médecins une rémunération qui s’élève à 80 euros/heure.
Convaincre les entreprises
L’une des difficultés est néanmoins de convaincre les entreprises – et autres structures – d’adresser des bénéficiaires et de devenir alors financeurs du parcours. « Le coût d’un parcours longévité pour un actif est de 980 euros et de 1 320 euros pour un retraité, mais quand on sait qu’une seule journée d’hôpital coûte en moyenne 1 500 euros, on comprend l’intérêt de la prévention », observe le Dr Jérémy Bos.
Dans les entreprises, les interlocuteurs sont les DRH ou responsables RSE (chargés de la responsabilité sociale ou sociétale), en collaboration avec la médecine du travail. La CARSAT (caisse d'assurance-retraite) est la porte d’entrée pour toucher les jeunes retraités. « Enfin, les médecins libéraux seront eux aussi mobilisés et pour les atteindre nous passerons par les communautés professionnelles territoriales de santé [CPTS] », ajoute le Dr Jérémy Bos.
À Lille, depuis 2018, le parcours longévité a pris en charge 600 bénéficiaires malgré un fonctionnement fortement impacté par la pandémie de Covid.
Informations sur parcours-longevite@adimep.com ou par téléphone au 05 62 17 39 00
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