SI PLUS de neuf Français sur dix bénéficient d’une couverture complémentaire santé (à adhésion volontaire ou obligatoire dans le cadre d’un contrat de groupe), quels sont les déterminants du choix d’une surcomplémentaire intégrant des garanties supérieures ? Une étude de l’IRDES (1) s’est penchée sur la question et permet de mettre en évidence l’influence directe de l’état de santé.
Entre le 1er juillet 2003 et le 31 décembre 2006, une surcomplémentaire unique (MGET+) a été proposée aux assurés bénéficiant déjà de la complémentaire santé de base de la Mutuelle générale de l’équipement et des territoires (MGET). Ce contrat permettait notamment de bénéficier de meilleurs remboursements sur la plupart des postes avec dépassements d’honoraires. L’objectif était de tester les motivations personnelles (auto sélection) dans le cas d’une demande d’augmentation des garanties parmi des personnes déjà couvertes par un même contrat de mutuelle. Pourquoi avoir souscrit et à quel moment ? Pour quels besoins ?
Fin 2005, environ 20 % des assurés de la MGET de base avaient décidé de souscrire la complémentaire, et dans les trois-quarts des cas dès son lancement. Selon l’étude « le taux élevé de souscription dès 2003 semble indiquer que la surcomplémentaire a répondu à un réel besoin, soit parce que cette population a une plus forte aversion au risque, soit parce qu’elle présente des consommations de soins particulières ».
De fait, les premiers à avoir fait le choix de prendre la surcomplémentaire sont en moyenne plus âgés (59 ans versus 48 ans), avec une plus forte proportion de femmes (l’étude fait ici état de consommations de soins attendues plus élevées). « Entre 20 et 80 ans, l’effet de l’âge peut être interprété comme le signal d’un besoin de soins plus important lié à un état de santé plus dégradé », précise l’étude. Ainsi, les personnes les plus âgées, présentant des risques très élevés, ont choisi de souscrire d’emblée ce contrat fournissant des garanties supplémentaires. « À partir du second semestre 2004, note l’étude , la surcomplémentaire attire des jeunes souscripteurs ».
L’analyse des postes de dépenses montre que les besoins de soins en consultations et visites, mais aussi en optique et en dentaire, « influencent positivement la probabilité d’acquérir la surcomplémentaire dès son lancement ». Plus précisément, c’est le poste des consultations et visites qui se révèle très déterminant pour l’achat immédiat ou précoce, suivi par l’optique. Au fil du temps, l’influence des dépenses de santé sur la probabilité de prendre une surcomplémentaire s’atténue, sauf dans le cas de fortes dépenses d’optique.
Toutes choses égales par ailleurs (à niveau de risque santé égal), l’étude relève qu’une rémunération élevée du fonctionnaire n’a pas fortement pesé sur la demande d’assurance avec la surcomplémentaire proposée. Ce résultat peut surprendre (d’autres études ont fait le lien entre l’accès aux contrats supérieurs et le niveau de rémunération) mais l’étude l’explique par le prix relativement accessible de la cotisation (11 euros par mois). Autrement dit, c’est le risque santé (réel ou ressenti) qui compte davantage que le revenu dans la décision précoce de choisir la surcomplémentaire (lorsque cette décision se fait beaucoup plus tardivement, l’étude met en évidence des souscriptions massives des catégories les plus modestes ce qui signifie qu’ils ont eu tendance à différer).
(1) « Qui a souscrit une surcomplémentaire ? Une analyse dynamique de l’auto-sélection ». IRDES, n° 150
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