Dans un contexte où les appels du monde de la santé se multiplient pour faire barrage à Marine Le Pen, l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) appelle à son tour à voter pour Emmanuel Macron. Le syndicat se veut ferme sur la question : il « ne confondra jamais le projet d’un parti d’extrême droite avec celui de toute autre formation politique républicaine ».
Ce n’est pas une première fois que l’USMCS se positionne publiquement contre l'extrême droite. Lors des élections présidentielles de 2002 et de 2017, il avait appelé à voter Jacques Chirac, puis Emmanuel Macron. Une prise de position logique pour un syndicat qui, depuis sa création en 1946, promeut « l’accès à la santé pour tous » et défend « les valeurs de la médecine sociale ».
Politique-fiction
L’USMCS s’est livrée à un exercice de politique-fiction. Si la France était gouvernée par l’extrême droite, il ne serait plus possible de « promouvoir publiquement un accès universel à la santé et des soins de qualité pour chacune et chacun, quelles que soient leur nationalité, leur couleur de peau, leurs idées politiques, leur culture, leur religion, leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ». Contacté par « Le Quotidien », son président, le Dr Frédéric Villebrun, persiste et signe. Si Marine Le Pen accédait à la tête de l’État, il craint « une discrimination en fonction de l'appartenance ethnique, religieuse ou sexuelle de chacun ». Le médecin pense à la remise en cause, partielle ou totale, de l’IVG ou de l’aide médicale d’État (AME).
Le médecin s'interroge aussi sur les entraves à la liberté d'expression des médecins dans le cadre de leur exercice, en cas de victoire du RN. Selon lui, il serait envisageable que « l’on ne puisse pas dire l’ensemble de la vérité sur telle ou telle maladie. Or, quand on nie l’existence d’une maladie, on n’a plus le pouvoir de se soigner ». « Des informations erronées pourraient être diffusées sous la forme d’une propagande, ce qui pourrait avoir conséquences graves », avance le président de l’USMCS.
La psychiatrie publique se mobilise aussi
Ce mercredi également, trois organisations représentatives de la psychiatrie publique – le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), l’Intersyndicale de la défense de la psychiatrie publique (IDEPP) et le Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP) – ont appelé « à voter sans aucune ambiguïté en faveur du candidat Emmanuel Macron, malgré les nombreux désaccords que nous avons pu avoir avec le gouvernement pendant le dernier quinquennat ». Ils invitent l’ensemble de la profession « à se mobiliser en faveur des valeurs d’humanisme, de progrès et contre les discriminations ».
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