LA VOIE INHALÉE pour la vaccination serait sûre et immunogène. C’est ce que montre une étude européenne chez le singe Rhésus après administration de vecteurs viraux recombinants à l’aide d’un nébuliseur. Pointé du doigt par le passé, le risque de migration de composants vaccinaux vers le système nerveux central semblerait minime au regard des bénéfices de cette méthode de vaccination. La vaccination par voie inhalée permet d’induire une immunité à la fois muqueuse et systémique. De plus, elle est aisée à réaliser et ne requiert aucun geste technique. Les chercheurs ont utilisé deux vecteurs recombinants dérivant du virus très immunogène de la variole : les vecteurs NYVAC et MVA. Plusieurs séries d’expérience ont été réalisées chez les primates.
A priori pas de migration des composants vaccinaux.
Corbett et coll ont d’abord vérifié que la nébulisation permet une distribution satisfaisante des virus recombinants dans les voies respiratoire et digestive. Des scintigraphies à l’aide de vaccins radiomarqués ont été utilisées pour l’étude. Aucune donnée ne suggère une possible migration de composants vaccinaux, hormis des traces de vecteur retrouvées au niveau de l’il d’un singe. Les études histologiques n’ont révélé aucune anomalie des tissus cérébraux. Une deuxième série d’expériences a ensuite mesuré les réponses humorales et cellulaires induites par ce protocole vaccinal. Il est apparu que l’administration de vecteurs par aérosol entraîne la production de lymphocytes T et d’anticorps spécifiques. La réaction immunitaire s’observe au niveau systémique et au niveau muqueux. À noter que la réponse muqueuse est locale (arbre respiratoire) mais aussi distale, puisque des IgA spécifiques ont été retrouvées au niveau anogénital. La durée des réponses est de plusieurs mois.
« Proc Natl Acad Sci USA », 2008. 105-6 : 2046-2051.
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