Le test HPV réalisé pour le triage des frottis indéterminés ASCUS permet une détection et un traitement plus précoces des lésions précancéreuses du col utérin, révèle sans surprise une étude américaine du « JAMA Oncology » à partir des données d'un grand registre tenu au Nouveau Mexique, le New Mexico HPV Pap registry.
Si le test HPV est utilisé en routine pour le triage des lésions ASCUS (Atypical squamous cells of undertermined significance) depuis plusieurs années dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis et en France, l'effet à long terme sur la détection de la maladie et sur la prise en charge est moins bien connu.
Une détection et un traitement plus précoces
Dans cette étude, les chercheurs dirigés par le Pr Cosette Wheeler, du Centre contre le cancer de l'Université du Nouveau Mexique, ont regardé de plus près l'influence de ce triage versus l'absence de test HPV sur la détection des lésions CIN2 et CIN3 dans les 5 ans après test HPV dans cette indication. Parmi les 457 317 femmes incluses entre 2007 et 2012, 20 677 (4,5 %) ont présenté un frottis ASCUS. Parmi ces dernières, près de 80 % (n = 16 648) avaient eu un test HPV, soit en tant que co-test, soit en triage.
La détection de lésions CIN3 et CIN3+ était plus importante dans le groupe test HPV (2,49 %) par rapport au groupe sans test (2,15 %), mais de manière non significative. Le délai de détection était significativement plus court avec test HPV versus sans test HPV (103 versus 393 jours en médiane).
Dans le même temps, les chercheurs relèvent que la détection de CIN1 était significativement plus importante (11,6 % versus 6,6 %). La réalisation du test HPV s'accompagnait de 55,8 % de biopsies en plus et de 20,0 % de conisation à l'anse diathermique. La plupart des biopsies supplémentaires étaient réalisées pour des lésions de bas grade qui peuvent régresser spontanément, suggérant un surtraitement lié au test HPV.
Une balance bénéfices/risques favorable
« Au cours d'un suivi de 5 ans, davantage de lésions de tous grades sont détectées avec le test HPV », écrivent les auteurs. L'augmentation des CIN3 est faible et statistiquement non significative et « pour les CIN1, il y a clairement du surdiagnostic de lésions destinées à régresser, avec des cytologies, des colposcopies et des biopsies additionnelles répétées », concèdent-ils avant de mettre en avant que « ces procédures ont conduit à davantage de détections de maladies de haut grade et le ratio conisation/CIN3+ n'a pas été augmenté ». Les auteurs soulignent la forte valeur prédictive du test HPV dans l'indication ASCUS : « parmi les femmes testées, la quasi-totalité des maladies de haut grade sont survenues chez les 43,1 % de femmes HPV+ ».
Pour le Pr Cosette Wheeler, « les bénéfices du test HPV pèsent davantage dans la balance que les risques observés, mais il est important de comprendre et de quantifier ces derniers ». En France, les dernières recommandations sur la prise en charge d'une cytologie anormale de type ASCUS placent de nouveau le test HPV en triage, précisant bien que la cytologie répétée et la colposcopie ne sont pas recommandées en première intention.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes