L'hôpital de la Cavale Blanche de Brest (Finistère) s'est mué en centre de divertissement le temps d'une journée. Le CHU de Brest a organisé huit ateliers d'une vingtaine de minutes afin de faire découvrir aux invités l'ensemble des activités du service d'aide médicale urgente (SAMU). « L'objectif est de mettre en valeur toutes les branches, services fonctionnels et le travail des équipes », explique le Dr Noureddine Chahir, directeur du SAMU 29.
Fondé au milieu des années 1970 dans le but d'abaisser la mortalité liée aux accidents de la route, ce service a vu ses missions, ses moyens techniques et son volume d'intervention évoluer au fil du temps.
Une équipe SMUR maritime préparée à toute épreuve
Le virage le plus spectaculaire a été l'arrivée de l'hélicoptère sanitaire en 2002 pour les interventions primaires (la prise en charge pré-hospitalière et les soins immédiats) et secondaires (transfert interhospitalier d'un patient nécessitant une surveillance médicale accrue). « Il nous permet de projeter rapidement des équipes SMUR sur des zones blanches dont l'accès était supérieur à 30 minutes par la route et de réduire la morbidité et la mortalité pour certaines urgences vitales ou potentielles », poursuit le Dr Chahir. Ainsi, la presqu'île de Crozon est accessible en sept minutes par voie aérienne contre 1 h 30 par voie terrestre. Le SAMU 29 a la particularité d'avoir une activité de coordination médicale maritime permettant d'organiser des secours en mer grâce à une équipe SMUR maritime hybride composée de professionnels de santé civils et militaires. Plus de 11 000 missions ont déjà été menées dans la région et sur les 3 000 km2 de côtes. Au prix d'une minutieuse organisation car le centre 15 reçoit chaque année 350 000 appels, soit 950 coups de fil par jour.
Pour valoriser cette activité, le garage situé au niveau -2 de l'hôpital, dédié aux véhicules sanitaires, a laissé place à un atelier informatif d'aide médicale en milieu périlleux. Un mannequin hélitreuillé trône dans le fond de la salle avec à ses pieds deux malles d'une vingtaine de kilos remplies de matériel médical. « Nous présentons le matériel utilisé lors d'une urgence. C'est principalement du matériel de réanimation pour perfuser, oxygéner, ventiler (etc.) qu'emporte l'équipe au décollage », détaille Julie Pape, cadre de santé au SAMU 29.
Un atelier pour comprendre les risques NRBC-E
Un peu plus loin, une salle annexée au garage a été transformée en atelier de chaîne de décontamination NRBC-E (nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosive). Les visiteurs sont invités à suivre un parcours comme lors d'un exercice grandeur nature. Ils se déshabillent à l'entrée de la salle dans un sac plastique adapté puis passent sous l'une des neuf douches de décontamination prévues pour l'occasion. Les soignants réalisant l'atelier seront eux en combinaison de protection (chimique, biologique ou nucléaire). « C'est un système marche en avant, commente Christophe Baltus, le directeur adjoint de la Cavale Blanche. Ils passent ensuite au secrétariat puis sont adressés aux urgences. Le personnel hospitalier est formé trois fois par an. »
Au rez-de-chaussée du pôle 3 de l'hôpital, les chambres d'hospitalisation ont été équipées de mannequins. Le CESU, centre d'enseignement des soins d'urgence, une autre filière du SAMU, orchestre des sessions d'apprentissage de massage cardiaque et d'utilisation d'un défibrillateur. « 3 600 heures de formation par an sont réalisées pour former les professionnels de santé. Le centre organise aussi des formations à l'éducation à la santé », précise le Dr Chahir. D'autres ateliers sont prévus, notamment l'explication du service de coordination des prélèvements d'organes et de tissus, autre mission rattachée au SAMU depuis 2004.
Le prochain challenge, intégrer de nouveaux métiers
Mais les activités du SAMU 29 ne s'arrêtent pas là. Le Dr Chahir a de nouvelles idées pour l'avenir de son service et améliorer la qualité de prise en charge. Dans une semaine, l'équipe intégrera un infirmier spécialisé en psychiatrie pour aider à la gestion des suicides. « Nous souhaitons aussi assurer une couverture héliportée 24 heures/24, avoir un coordonnateur ambulatoire ainsi que des travailleurs sociaux », ajoute-t-il.
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