La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui dressera ce mercredi 21 septembre un bilan des témoignages qu'elle a recueillis depuis un an, entend profiter du débat budgétaire pour demander plusieurs mesures aux pouvoirs publics, notamment le remboursement des soins en psychotrauma des victimes.
« Les débats sur le vote du budget 2023 vont s'ouvrir, c'est le moment de mettre en avant cinq de nos préconisations », explique dans une interview au « Journal du dimanche » le juge Édouard Durand, coprésident de la Ciivise.
Pour commencer, « tous les professionnels au contact des enfants doivent être formés. Ils sont le point de départ de la chaîne de protection », détaille-t-il. Une mesure qui doit être accompagnée de la création d'une cellule pluridisciplinaire de soutien à ces professionnels, qui leur « fournira une réponse cohérente », car « l'exposition à la souffrance des autres peut générer un stress intense, voire un traumatisme ».
Un parcours de soins pris en charge par l'État
Constatant que « ces violences ont des impacts somatiques, psychiques, sur la vie sociale et intime, tout au long de la vie », le juge Durand estime qu'il faut dispenser partout « des soins spécialisés en psychotrauma ». « Nous voulons construire un parcours de soins pris en charge par l'État », insiste-t-il.
Les deux dernières mesures consistent à renforcer les moyens de lutte contre la cybercriminalité et à lancer une campagne nationale d'information.
La Ciivise publiera mercredi un rapport comportant des préconisations, un an après son premier appel à témoignages de victimes d'inceste et de violences sexuelles pendant l'enfance. Depuis le 21 septembre 2021, elle en a recueilli 16 414, indique le juge Durand.
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