Sur la santé, est-il le fils spirituel d’Alain Juppé, dont il est proche, ou le disciple d’Emmanuel Macron qu’il a rejoint ? L’interview que le Premier ministre a accordée cette semaine au « Quotidien du Médecin » laissera sans doute les médecins un rien interrogatifs. Edouard Philippe s’y déclare sans fard un fervent partisan de la maîtrise des dépenses, arguant notamment que ces dernières années, l’enveloppe accordée aux médecins a toujours été respectée et qu’il n’y a pas de raison que cela change. Attention, les soins de ville sont parfois hors les clous, prévient-il, en bon gardien de l’orthodoxie budgétaire. De ce point de vue, pas de doute : ce n’est pas parce que l’économie donne des signes de reprise que les blouses blanches doivent s’attendre à des largesses inconsidérées de la part des pouvoirs publics…
S’il ne promet pas des lendemains qui chantent, le chef du gouvernement n’annonce pas pour autant aux médecins du sang et des larmes, mais un changement radical des règles du jeu. À plusieurs reprises, dans cet entretien, il évoque la nécessité d’une « transformation en profondeur » du système de santé. Pour bien se faire comprendre, il répète que les « modes de rémunération doivent évoluer. » Le chantier associera « collectivement et sereinement » les acteurs de santé, jure le maître de Matignon. Et pour mettre les médecins de son côté, il assure qu’ils seront – en termes de temps médical gagné- les premiers bénéficiaires de la croisade du gouvernement contre les actes inutiles. On veut le croire…
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