« Le Quotidien » a joint ce dimanche soir plusieurs médecins élus, qui ont livré leurs sentiments et analyses, à l'issue d'un scrutin extrêmement compliqué pour la majorité présidentielle.
Confortablement réélu avec 62,92 % des voix dans la 12e circonscription du Rhône, le député sortant Cyrille Isaac-Sibille (MoDem-Ensemble) se réjouit malgré tout d’un résultat national montrant que « la démocratie française est peut-être devenue adulte, avec trois blocs qui reflètent presque les résultats de la présidentielle. À charge au Président de constituer une majorité désormais ». Élu au Palais Bourbon pour un second mandat, le spécialiste ORL souhaite à nouveau « faire de la prévention et de l’offre de soin (ses) priorités ». « Je continuerai de porter à l'Assemblée la médecine scolaire, la médecine du travail et la prévention des personnes âgées ». Lors de son précédent mandat, le député médecin avait continué d’avoir « une petite activité », à Sainte-Foy-Les-Lyon, à raison d’une demi-consultation par semaine. Sa « bouffée d’oxygène ». « Je verrais dans les jours qui viennent si je continue à exercer », réagit-il auprès du « Quotidien », quelques minutes après son élection.
Mélin (RN) veut « remettre de l'ordre » dans la Sécu
À 72 ans, la députée européenne du Rassemblement national (RN) Joëlle Mélin, conseillère pour les questions de santé de Marine Le Pen, renforce sa présence sur le territoire d'Aubagne et La Ciotat en devenant députée de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône. « C'est une immense satisfaction au regard du travail mené depuis des années, confie la spécialiste de rééducation fonctionnelle, ce dimanche soir au « Quotidien ». Je suis très surprise de l'ampleur de la vague et consciente de l'immense responsabilité que nous devons porter à l'Assemblée. Compte tenu de mes expériences, j'aimerais travailler au sein des commissions des affaires sociales, de l'agriculture ou de l'industrie. Ma priorité serait de mettre de l'ordre dans nos comptes sociaux dans le cadre du prochain vote du projet de loi du financement de la Sécurité sociale. Puis dans l'urgence, je ne voterai pas la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron ».
Thomas Mesnier (Horizons-Ensemble), conscient de la colère dans le pays
L'urgentiste Thomas Mesnier, expert santé de la macronie, ne doit sa victoire qu'à 24 voix d'avance devant René Pilato (Nupes, LFI). « Je suis heureux de cette victoire serrée dans un contexte difficile pour la majorité présidentielle sortante, avance-t-il. C'est le résultat du travail fait à l'Assemblée nationale comme sur le terrain. En tout cas, on a du travail car il y a une colère dans le pays qu'on n'a pas réussi à résorber durant les cinq années. Nous n'avons pas été gâtés notamment par la crise du Covid… Mais maintenant, à nous de travailler et de trouver un consensus à l'Assemblée nationale pour faire les réformes dont le pays a besoin. »
Stéphanie Rist (LREM) : trouver les bonnes volontés
Élue avec un score honorable dans le Loiret (57,80 %), la Dr Stéphanie Rist (Renaissance) se dit « satisfaite pour mon territoire, car il y aura un député supplémentaire dans le département de la majorité présidentielle ». Cela sera évidemment « plus compliqué » sur le plan national, mais « cela va permettre de trouver un chemin pour agir, au-delà des étiquettes politiques. Il y a urgence, il va falloir trouver toutes les bonnes volontés pour avancer », analyse la rhumatologue d’Orléans. Elle voit deux chantiers prioritaires en matière de santé. Tout d’abord, la « conférence des parties prenantes », promise par Emmanuel Macron, pour « mettre tous les acteurs autour de la table sur tout le territoire ». Deuxième priorité : « décloisonner l’hôpital et revaloriser les acteurs de la ville ». Sur le plan personnel, elle continuera à « porter l’élargissement des compétences des professionnels de santé », et se déclare « très triste » de la défaite de Brigitte Bourguignon.
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